L’islam, souvent résumé à ses obligations rituelles, repose aussi sur des principes moraux d’une profondeur immense, au premier rang desquels se trouve la tolérance. Cette valeur n’est pas une concession passagère, mais une exigence spirituelle, une vertu permanente qui façonne le regard du croyant sur l’autre, qu’il soit différent par la foi, la culture ou les idées.
Une tolérance voulue par Dieu
Le Coran insiste sur le fait que la diversité humaine – de langues, de couleurs, de religions – est voulue par Dieu :
« Et si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? »
(Sourate Younous, 10:99)
Ce verset souligne que même la foi ne peut être imposée. La croyance est un acte libre, et Dieu Lui-même n’a pas contraint les hommes à L’adorer. Cela constitue un fondement éthique fort : la liberté de conscience est garantie par le texte divin.
Pas de contrainte en religion
Le verset le plus célèbre à ce sujet est sans doute :
« Nulle contrainte en religion. Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. »
(Sourate Al-Baqara, 2:256)
Ici, le Coran affirme avec clarté que la foi ne peut naître sous la pression ou la menace. Elle doit s’épanouir dans un cœur libre, éclairé par la connaissance et la sincérité.
Le Prophète : Un modèle de tolérance
Le Prophète Mohammed (paix et bénédictions sur lui) a incarné la tolérance dans sa vie quotidienne. À Médine, il a établi un pacte avec les juifs et les païens, leur garantissant la liberté de culte. Il a pardonné à ses ennemis à La Mecque après la conquête, disant à ceux qui l’avaient persécuté :
« Allez, vous êtes libres. »
Ce comportement trouve écho dans ce verset :
« Repousse le mal par ce qui est meilleur. »
(Sourate Fussilat, 41:34)
La tolérance n’est donc pas seulement acceptation passive, mais un acte actif de bienveillance face à l’hostilité.
Tolérance envers les gens du Livre
Le Coran invite les musulmans à dialoguer respectueusement avec les adeptes des autres religions, notamment les chrétiens et les juifs :
« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf avec ceux d’entre eux qui sont injustes. »
(Sourate Al-‘Ankabût, 29:46)
Ce verset appelle à un échange fondé sur la sagesse, la douceur et le respect. Il ouvre la voie à une coexistence pacifique, loin de la haine ou de l’exclusion.
La tolérance en islam n’est ni faiblesse ni compromis. C’est une force spirituelle, un acte de foi en l’humanité voulue par Dieu. Elle élève le croyant au-dessus de la colère, du jugement et de l’intolérance. Le musulman véritable est celui qui construit des ponts, non des murs.
« Allah aime les bienfaisants. »
(Sourate Al-Maïda, 5:13)
Et la tolérance est l’un des plus hauts degrés de la bienfaisance.