La fête du Grand-Baïram se présente à nos portes dans une ambiance sereine et joviale. Un moment délicieux que tout le monde aime encore plus que la fête elle-même. Attendre la fête ou un événement grandiose anime souvent de joie, éveille les sens et donne sens à la vie encore plus que l’événement en soi. Les veilles de fêtes en Egypte ne sont pas calmes, elles sont marquées par l’agitation et la joie. Un écran télévisé coloré, des familles en train de préparer les projets du lendemain, la fameuse Oum Kalthoum qui retentit de sa voix d’or « « Ya leilat el-eid » (O la nuit des fêtes). Une musique délicieuse baigne tout le monde et on a le senti[1]ment d’être dans un univers féérique un peu à la manière des contes des Mille et une nuits. La magie des veilles de fête (réveillon à la française), notamment ces soirées estivales, marquent aussi bien adultes qu’enfants. Enfant, on préparait nos habits de la fête, ceux que nous avions le droit de porter à partir de la fête et jamais avant. On les garde à côté de nous, le plus proche possible, les nouvelles pairs de chaussures aussi avec l’odeur du cuir frais, ou cirer pour l’occasion si nous n’avions pas acheté une nouvelle paire.
Dans les rues, un brin d’espoir mêlé à la joie et à la quiétude se rend à partir de l’aube. La veille de la fête du Grand Baïram s’appelle « Waqfat Arafat » ou l’arrêt sur le mont Arafat. Le Grand Baïram est par excellence la fête de l’immolation et se rattache essentiellement aux rites du pèlerinage. La fête commence le 10 du mois de Zoul Hegga et dure quatre jours. En effet dès l’annonce de la vision de la nouvelle lune (cela signifie la fin du mois précédent et le début du suivant selon le calendrier lunaire), les musulmans glorifient la grandeur de Dieu par le takbir comme suit : Allah akbar, Allah akbar,laa ilaaha illa Allah wa Allah akbar, Allah akbar wa lillahi al-hamd (Dieu est le plus grand, Dieu est le plus grand, il n’y a pas d’autres divinités à part Dieu et Dieu est le plus grand, Dieu est le plus grand et à Lui seul Lui sied la Louange). Ce takbir, que l’on entend comme un écho lointain répand une véritable quiétude et une douceur délicieuse. La fête dispose de traditions particulières en Egypte comme partout dans le monde, et rien ne peut remplacer ces moments particuliers et doux. Alors, profitez-en et joyeuse fête !