Une période d’incertitude s’est ouverte hier lundi en Italie après la victoire aux législatives de la postfasciste Giorgia Meloni, aux commandes d’une coalition divisée qui devra s’accorder sur un gouvernement avant d’affronter la crise économique face à une Europe et des marchés inquiets, rapporte l’AFP. Forts de la majorité absolue au Parlement, la dirigeante de Fratelli d’Italia et ses alliés Matteo Salvini de la Ligue (anti-immigration) et Silvio Berlusconi de Forza Italia (droite) vont tenter ces prochains jours de former un gouvernement. Le dépouillement des bulletins de vote confirmait hier lundi la nette avance de Mme Meloni, qui recueille plus de 26% des suffrages dans un contexte d’abstention record (36%). Giorgia Meloni, qui a affirmé sa volonté de diriger elle-même le gouvernement, devrait devenir, à 45 ans, la première dirigeante post-fasciste d’un pays fondateur de l’Europe. Lors de sa première et brève déclaration après le vote, elle a tenu à rassurer, tant en Italie qu’à l’étranger: “Nous gouvernerons pour tous” les Italiens, a-t-elle promis. Des mots qui portaient chez certains électeurs inquiets rencontrés hier matin dans les rues de Rome. “Il faut avoir confiance, d’abord parce que c’est une femme, et ensuite parce que le discours qu’elle a tenu était mesuré”, estimait ainsi Andrea Fogli, un artiste sexagénaire. Sous la barre des 9%, soit un score divisé par deux par rapport à 2018, Matteo Salvini paie au prix fort la participation de la Ligue aux gouvernements qui se sont succédé depuis 2018, mais a exclu de démissionner. “Avec Giorgia nous nous parlerons dès aujourd’hui pour réfléchir, vite et bien, au prochain gouvernement”, a-t-il expliqué. “Il aura un rôle plus marginal que celui qu’il souhaiterait dans la formation du gouvernement”, a analysé pour l’AFP Sofia Ventura, professeur de Sciences politiques de l’Université de Bologne, excluant qu’il retourne au ministère de l’Intérieur, où il avait imposé le blocage de l’accueil de migrants.