« Si les taux d’intérêt ne remontent pas maintenant, ils ne remonteront jamais ». Comme une ultime provocation au bon sens économique, les taux sont donc repartis à la baisse, analyse Karl Eychenne, stratégiste et économiste dans l’édition publiée de La Tribune, le 30 Août 2021.
Ce qui est en train de se produire sur les taux d’intérêt est absolument extraordinaire et pourtant extrêmement banal. Extraordinaire car les taux restent proches de zéro alors que l’on nous promet l’hyperinflation, la surchauffe économique, et la fin des politiques monétaires ultra-accommodantes. Banal car les taux nous font le coup à chaque fois depuis près de 10 ans maintenant, frémissant un instant avant de s’émousser.
Pourtant, cette fois on y a vraiment cru, et à vrai dire on y croit encore un peu. Quand on n’a pas les faits, il faut au moins la foi. Mais quand même, on est désormais plus proche de retourner sa veste que du pisser contre le vent. Certes, la palinodie est pratiquée sans vergogne en finance de marché, où le droit à l’erreur y est heureusement imprescriptible. Mais quand même l’erreur grotesque interroge : « comment avons-nous pu nous tromper à ce point » ?
Quand on n’a pas d’explications, on cherche un coupable. Et en finance, il n’y a pas besoin de chercher bien loin : le Banquier Central et sa politique monétaire ultra-accommodante. Il faut dire qu’il l’a bien cherché.