Au cours des huit dernières années, l’Etat a accordé un vif intérêt au secteur de l’agriculture. Nombre de méga projets agricoles ont été mis en place dans le but de promouvoir le secteur agricole et de renforcer la sécurité alimentaire. Nombreuses mesures ont été adoptées pour booster la productivité agricole dont l’expansion horizontale des terres agricoles, des projets de bonification, une modernisation de l’irrigation, un soutien aux agriculteurs…
Le Gouvernement s’attache à l’expansion agricole comme moyen de sécurisation des besoins du pays en produits agricoles. Plusieurs projets ont été mis en œuvre dans ce but : Touchka Al Kheir, le Nouveau Delta, l’Avenir de l’Egypte, le développement de la campagne entre autres. L’objectif est d’augmenter la production locale de cultures stratégiques, de réduire l’importation, de garantir la disponibilité des cultures stratégiques, d’éradiquer la pauvreté dans les zones rurales, et de promouvoir une agriculture durable.
Par : Marwa Mourad et Ingi Amr
L’Avenir de l’Egypte
C’est un mégaprojet agricole récemment inauguré par le Président de la République, et situé le long de la nouvelle route de l’axe Road Al-Farag/Al-Dabaa. Le projet est divisé en 60 routes longitudinales, 35 routes transversales divisées en parcelles égales, chaque parcelle ayant une superficie de 1000 feddans.
Pour arroser les superficies cultivées, les eaux usées traitées sont transférées par un canal d’une longueur de 170 km à travers 17 stations pour arriver à une station d’épuration d’une capacité de 7,5 millions de mètres cubes / jour qui achemine ensuite l’eau vers les terrains du projet.
Le projet dépend de trois réservoirs d’eau souterraine, ayant pour source la région de Wadi Al-Natroune. Le canal Avenir de l’Egypte, d’une longueur de 41 km alimente en eau le projet d’une capacité de 10 millions de mètres cubes / jour pour cultiver environ 700 000 feddans.
Dans le cadre de ce projet, il y a un recours aux récents équipements et techniques pour mener à bien diverses opérations agricoles. Le coût total du projet est de 8 milliards de livres. Il implique le pavage de routes internes, le creusement de puits d’eau, l’installation de deux centrales électriques, d’un réseau électrique interne, d’entrepôts pour les besoins de la production, et des bâtiments administratifs et résidentiels.
Le projet fournit environ 10 000 emplois directs et plus de 360 000 emplois indirects.
Le Nouveau Delta
Le projet du Nouveau Delta comprend les projets de L’avenir de l’Égypte et le projet de bonification du sud de l’axe d’Al-Dabaa.
Ce dernier est situé à l’ouest du projet de l’Avenir de l’Égypte, à proximité de l’ancien delta, et du réseau routier et portuaire, qu’il soit maritime, terrestre ou aérien, en reliant les frontières administratives des gouvernorats de Matrouh, de Béhéra et de Giza.
Le projet est réalisé sur une superficie de 500 000 feddans.
Plus de 90% de la superficie est adaptée à la culture des denrées stratégiques, comme le blé, le maïs jaune, les légumineuses, les cultures maraîchères et de divers types de fruits.
Une centrale électrique géante de 6 millions de m3 / jour, sera construite pour traiter les eaux usées agricoles, afin de les réutiliser.
Ce projet est un pas de géant vers la mise en œuvre de la stratégie agricole option 2030. Ce projet, d’une superficie de 2,2 millions de feddans, équivaut à 30% de la superficie de l’ancien Delta. Il se caractérise par son emplacement stratégique, à proximité des ports, des aéroports, des zones industrielles et d’un certain nombre de routes et d’axes principaux, ce qui facilite le transport des produits agricoles.
Les Serres
En août 2019, le Président a inauguré la deuxième phase du secteur des produits cultivés de la base militaire Mohamed Naguib qui comprend 1302 superficies agricoles dotées des derniers équipements technologiques et dont la superficie varie de 3 à 12 feddans sur une superficie totale de 500 feddans.
Le projet est construit sur une superficie de 10 000 feddans, qui comprend 1 300 serres, et une production équivalente à environ un million de feddans d’agriculture traditionnelle.
C’est le plus important au Moyen-Orient pour combler le fossé entre la production et la consommation, et optimiser l’utilisation des terres agricoles tout en rationalisant l’utilisation de l’eau d’irrigation de 15% à 20%.
Le projet de serre contribue à la rationalisation de l’utilisation de l’eau et au développement de nouvelles variétés de coton, ainsi qu’à la fourniture de légumes frais, semences, centres de fabrication et de commercialisation, centres de recherche.
Le projet a été mis en œuvre par la Société nationale des cultures protégées, affiliée au Service national des forces armées.
Les serres sont installées dans plusieurs zones, notamment Al Hammam à Matrouh, la ville du 10 Ramadan, Ismailia, Al-Lahoun à Fayoum, Al-Fachn à Bani Souéf , Al-Adazi à Ménia.
Les silos
Des silos de stockage de céréales, précisément 25 silos, ont été construits dans 17 gouvernorats. Chaque silo a une capacité de 60 000 tonnes, soit une capacité de stockage totale de 1,5 million de tonnes. Huit silos se trouvent dans les gouvernorats de la Haute-Égypte.
Le projet national des silos vise à fournir de grands chantiers de stockage et à réduire les pertes et les dommages des cultures agricoles.
Chaque silo se compose d’un endroit pour recevoir les cultures de blé équipé d’appareils pour prélever des échantillons à analyser dans les laboratoires. Outre 12 cellules de stockage, chacune d’une capacité de 5 000 tonnes avec une capacité totale de 60 000 tonnes pour le silo. Ce dernier est équipé de systèmes de mesure de la température, de système de ventilation et de système de contrôle des stocks.Outre une tour de grue -où le dépistage du blé est effectué pour éliminer les impuretés, sans oublier une balance électronique avec dispositif d’échantillonnage- installations administratives (logement – ateliers – magasin de pièces détachées) ont également été construites.
Enjeux
L’Etat déploie depuis plusieurs années d’énormes efforts pour améliorer le secteur agricole
Les nouveaux projets de production agricole feront passer la superficie des terres agricoles en Egypte de 9 millions de feddans actuellement à 14 millions de feddans.
Le principal objectif de ces projets agricoles est de combler le fossé entre la production et l’autosuffisance en produits stratégiques, surtout dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur l’économie mondiale.
L’enjeu de ces projets est d’étendre la culture du blé notamment en raison de la guerre en Ukraine qui a provoqué une hausse des prix des céréales. Le blé est une culture stratégique, parvenir à l’autosuffisance en blé permettra d’économiser des milliards de dollars tout en garantissant la sécurité alimentaire.
Le secteur agricole, pilier de l’économie nationale
M. Al Sayed Al-Qusseir, ministre de l’Agriculture, a souligné qu’étant donné que le secteur agricole est un pilier de l’économie nationale égyptienne, le Président Abdel Fattah Al-Sissi accorde un intérêt particulier à ce secteur. Depuis 2014, le secteur bénéficie d’un soutien sans précédent et continu de la part du gouvernement, car il contribue à environ 15% du PIB et absorbe plus de 25% de la main-d’œuvre en Égypte, en plus de la contribution tangible à la maximisation des devises étrangères à travers l’augmentation des exportations agricoles.
Al-Qusseir a ajouté que les différents domaines agricoles ont connu d’importantes réalisations telles: la mise en œuvre d’environ 320 projets agricoles d’un coût supérieur à 42 milliards de L.E, le développement agricole et le soutien de petits agriculteurs, la lutte contre la désertification et de la limitation des effets du changement climatique.
La ferme de Tochka : L’Egypte voit le désert en vert
La ferme de Tochka s’étend sur une superficie d’environ 60 000 feddans. Ce qui fait d’elle, la plus grande ferme de la République. Elle dépend de l’irrigation du canal de Tochka par le biais d’une station de pompage dotée de 7 pompes pour fournir environ 7 000 mètres cubes d’eau par heure. En ce qui concerne le projet de ferme de dattes à Tochka, 40 000 acres ont été alloués à la culture de palmiers dattiers de haute qualité totalisant 2,5 millions de palmiers, l’objectif étant de placer l’Égypte sur la carte du monde pour la production et l’exportation de dattes. En plus de l’allocation de 20 000 acres de la ferme Tochka pour les cultures stratégiques, telles que le blé, en plus des 200 acres alloués à la ferme viticole et de la superficie totale de 300 000 acres ont été cultivés par la Société nationale pour la récupération et la culture de terres au niveau de la République, ainsi que pour maximiser la valeur d’investissement de la ferme Tochka en élevant et en produisant des milliers de têtes de bétail, notamment des moutons.
Le Président Abdel Fattah Al-Sissi a salué les efforts déployés par les responsables de la mise en œuvre des projets agricoles de Tochka, soulignant que le peuple égyptien est reconnaissant de ces efforts, qui ont pour but d’accomplir ces méga projets conformément au calendrier prévu, soulignant l’impact positif de ces projets sur la voie du développement global et sur l’initiative ‘’Une vie décente’’ pour un avenir meilleur pour le peuple égyptien.
Nord-Sinaï : Bonification de 15 000 feddans à Bir Al-Abed
Selon le ministère des Ressources hydrauliques et de l’Irrigation, le projet du développement vise à bonifier et à cultiver 400 000 feddans via les eaux du canal Al-Salam (canal Cheikh Jaber Al-Sabbah) dans le nord- Sinaï, et à créer une nouvelle communauté agricole et industrielle intégrée.
Dans ce contexte, l’Etat a œuvré à étendre et augmenter la zone agricole en créant de nouvelles communautés urbaines pour faire face au problème de la surpopulation et atténuer les effets de la crise alimentaire mondiale afin que cela se répercute positivement sur les conditions économiques et sociales en Égypte. Le coût total de la bonification de 15000 feddans à la cité Bir Al Abed s’élève à 380 millions de L.E.
Dans le cadre du projet d’un million et demi de feddans
Al-Farafra : 21 mille feddans restaurés
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a assisté au lancement du projet de construction d’infrastructures visant à récupérer une superficie de 21 000 feddans à Farafra.
L’Autorité d’ingénierie des forces armées a été chargée de mettre en œuvre les travaux d’infrastructure pour le projet national de bonification et de développement de 1,5 million feddans, ainsi que de mettre en œuvre les travaux d’infrastructure complets pour une superficie de 31 mille feddans à Farafra (10000 feddans comme première étape ouverte en janvier 2016 et 21 000 feddans comme deuxième étape) et des travaux d’infrastructure sont en cours de réalisation pour une autre zone de 224 000 feddans (25 000 feddans à Farafra, 18 000 feddans à Al-Rashda, 10 000 feddans à Toshka, 106 000 feddans à Al-Maghara, 65 000 feddans dans l’ouest ouest de Minya).
Infographie
Le projet Farafra : A la conquête du désert
Les travaux d’infrastructure pour la remise en état d’une zone de 21 000 feddans avec Farafra (16 000 feddans d’irrigation axiale + 5 000 d’irrigation goutte à goutte) comprend les éléments suivants :
• Creusement de 88 puits, d’une profondeur de 1000 mètres, drainage de
250 mètres cubes / heure.
• 28 réservoirs d’oxydation dont chacun est d’une capacité de 20 mille
mètres cubes, et équipé d’une unité de pompe.
• Installation de 128 systèmes d’irrigation axiale pour irriguer une
superficie de 16 000 feddans (à un taux de 125 par feddan).
• Fourniture de tuyaux pour équiper une superficie de 5 000 feddans
pour être cultivé par système d’irrigation goutte à goutte.
• Mise en place de puits, cuves d’oxydation et systèmes d’irrigation
axiale et goutte à goutte.
• Organisation et installation de 166 pompes à eau et 117 générateurs
électriques de différentes capacités.