Dans un monde numérique où il est possible de pister chaque fait et geste, où chaque commentaire, chaque photo, chaque « like » laissent une trace, comment les internautes gèrent-ils les ruptures amoureuses ? Entre disputes, jalousie, espionnage et tactiques de manipulation, une étude Ifop analyse les comportements post-séparation à l’heure de l’hyperconnexion, a souligné le site ladn.eu.
Rester amis ? Oui, mais…
Globalement, 64 % des jeunes interrogés estiment qu’il est possible de rester ami avec son ex. Cependant, seuls 29 % pensent qu’une amitié sans ambiguïté est envisageable, 35 % jugeant qu’il subsiste toujours une forme d’équivoque. Mais pour plus du tiers (36 %), une telle relation n’est pas possible, les femmes (41 %) étant plus nombreuses que les hommes (30 %) à en refuser la perspective.
Quand l’ex de l’autre pose problème
Bien que la majorité se déclare ouverte à l’amitié avec leur ex, la réalité est plus complexe. En effet, plus de 8 jeunes sur 10 vivant en couple avouent qu’ils seraient mal à l’aise si leur partenaire fréquentait son ex dans la vie réelle (86 % pour les femmes contre 75 % chez les hommes). Et sur les réseaux sociaux ? 80 % ne verraient pas d’un bon œil que leur moitié continue à échanger avec une relation passée. Toutes formes d’interaction semblent poser problème : 8 jeunes sur 10 vivraient mal que leur moitié conserve des photos, plus de 7 sur 10 n’apprécieraient pas que leur partenaire « like » les publications d’un ex et 74 % seraient ennuyés par un suivi de son activité en ligne. Des relations sources de conflits puisque 59 % disent que voir leur partenaire fréquenter son ex dans la vie réelle pourrait entraîner des disputes et 56 % pensent que voir leur conjoint du moment continuer à parler sur les réseaux sociaux à un ou une ex créerait des tensions.
Un terrain propice à l’espionnage
Les réseaux sociaux sont un lieu d’observation privilégié de l’activité des ex. Ainsi, 43 % des jeunes admettent avoir déjà consulté le profil d’une ancienne relation intime, mais ne plus le faire aujourd’hui, quand 21 % reconnaissent s’y adonner régulièrement. Une pratique d’autant plus courante quand la rupture est récente : 88 % des personnes interrogées ont déjà espionné leur ex sur les réseaux sociaux durant le premier mois suivant la séparation et près d’une sur cinq (18 %) l’a fait tous les jours durant cette période. Une surveillance qui prend des formes diverses : 63 % des moins de 35 ans vérifient par exemple si leur ex a visionné leurs stories et 57 % guettent le signe d’une connexion en ligne. Près de la moitié surveille les nouvelles connexions de leur ancien partenaire (53 % des hommes le font contre 38 % des femmes). L’enquête révèle que 30 % vont même jusqu’à créer de faux comptes pour espionner en toute discrétion (39 % des hommes contre 22 % pour les femmes).
On tourne la page définitivement
Si certains continuent d’entretenir une relation plus ou moins saine avec leur ex sur les réseaux sociaux, d’autres décident au contraire de couper les ponts. Ainsi 62 % ont fait le choix de le bloquer. Au-delà, 76 % indiquent qu’ils ont supprimé les photos partagées avec leur ex, tandis qu’un peu moins d’un tiers des sondés sont allés jusqu’à demander à leurs amis de bloquer la personne en question.
Susciter la jalousie
La manipulation fait également partie de l’arsenal qui suit la rupture. Ainsi, 54 % des jeunes interrogés avouent publier volontairement des stories « joyeuses » pour susciter la jalousie et 50 % consultent leurs messages sans daigner répondre, laissant un simple « vu » s’afficher dans la conversation. Par ailleurs, 43 % « likent » stratégiquement des photos de personnes ayant un physique avantageux. Au total, 75 % des jeunes admettent user d’au moins une de ces techniques. La gent masculine en étant plus particulièrement adepte : 52 % des hommes affichent délibérément une proximité intime avec une autre personne contre 34 % des femmes.