Clin d’œil
Par : Samir Abdel Ghany

L’artiste Mohamed Abdel Jalil, célèbre pour Galileo, le fils d’Al-Matariyya, qui aimait le pinceau et les couleurs. Il devient l’un de ces plasticiens qui expriment les rêves de simples gens en dessinant le quartier, les ruelles, ses habitants, ses maisons et ses murs.
Il ressemblait à un amant écrivant un poème ou un chanteur populaire flirtant avec son amante… Je l’ai rencontré lors de sa dernière exposition (La ruelle) lors de la galerie Art Corner et nous avons eu une conversation sur l’art, la vie et les gens, et je l’écris tel que je l’ai entendu de sa part.

La lumière est le héros du tableau… J’essaie toujours d’avoir de la lumière dans le secteur doré du tableau… puis après cela, l’œil se déplace à l’intérieur du tableau à sa guise pour voir une partie de mon monde qui lui appartient, les bonnes et courageuses personnes du quartier.
Je ne dessine pas les lieux littéralement… mais plutôt à travers des dessins expressifs, je reconstruis le lieu. “Quant à mes couleurs, ils ne sont pas une imitation de la palette d’un artiste ou d’une école d’art… les couleurs sont la poussière et les murs sombres… et les vêtements des filles à l’Aïd… la couleur des légumes sur un chariot en bois… les décorations du Ramadan… les couleurs sont la palette de la vie du quartier.” Ajoute Galileo
” De plus, je rassemble les personnages de mes tableaux éparpillés de plusieurs endroits, puis je les réorganise dans le tableau comme si j’étais un metteur en scène de théâtre à la recherche du point culminant de l’événement… C’est le monde que j’aime, je le vois avec les yeux de mon cœur.” Explique notre artiste


Quand je dessine le quartier, je vois les murs gris multicolores… les murs sont des couches de couleurs qui portent les souvenirs des gens, leurs joies et leurs peines. ce sont des couches de souvenirs dans lesquels je vois le grand-père, le père et le petit-fils… Chacun a une couleur, un goût et une forme… …Les couleurs des murs sont l’histoire humaine racontée par le temps.
Je suis un habitant de la ruelle. C’est vrai que je l’ai laissée physiquement mais j’y vais chaque fois que j’ai la nostalgie de mes souvenirs d’enfance, de mes vieux amis et de mes voisins… J’y retourne pour retrouver ma vie… une bande dessinée de cinéma. La ruelle dans ma vie représente tout. Les foyers sont ouverts, les cœurs sont aimants, on y trouve le courage et la gentillesse, l’amitié et les sentiments chaleureux… En résumé, la ruelle est toute une vie.


Mes yeux captent les images que je vois… Je garde en mémoire les scènes de chatouilles… les vêtements des enfants, les jeunes qui jouent au ballon… la fille de la campagne debout sur le balcon de sa maison. Ainsi que les contes de vieilles femmes devant les maisons la nuit … vendeurs ambulants … animaux du quartier … chiens et chats … oiseaux … ateliers … marchés … artisanat, des dessins du Grand et Petit pèlerinage sur les murs… les décorations du Ramadan… les mariages dans la rue et sur les toits des maisons… c’est mon monde plastique où se trouve une richesse des couleurs. Je vois du jaune… puis du vert… ou du turquoise… ou une maison construite en briques rouges.
Mes yeux aiment les lieux, c’est pourquoi, ma dernière exposition est dans le quartier car je suis un fils du quartier. L’exposition se poursuit jusqu’au 28 octobre. Je vous invite à la visiter