Pour des millions de musulmans dans le monde, le ramadan est une période de discipline spirituelle et de purification. Il est marqué par des traditions locales autant que des rituels sacrés.
En Asie, il est toujours le mois de la convivialité, du don et de la spiritualité. Chaque pays a ses habitudes et ses traditions, mais il y a beaucoup de ressemblances qui associent la grande famille des musulmans de par le monde. Accrochez-vous direction le monde magique et féerique de l’Asie avec ses couleurs ramadanesques hors pair. L’Asie est sans aucun doute l’oasis de la spiritualité.
Préparée par : Walaa El-Assrah, Dr Nesrine Choucri, Ghada Choucri et Nermine Khattab
Samosas et pakoras sur les tables pakistanaises
Le Ramadan fait partie intégrante de la culture du Pakistan, ce pays majoritairement musulman dispose lui aussi de ses propres traditions.
Comme dans tous les pays musulmans, le repas de l’Iftar acquiert une importance particulière. Repas convivial qui rassemble les familles et les amis, il est souvent composé de boissons aux notes florales et de mets frits comme des samosas et des pakoras. C’est de même le mois de la convivialité et de la miséricorde.
En effet, les Pakistanais rompent le jeûne dans de grands groupes durant le mois sacré. Ces énormes tables présentent de la nourriture aux moins riches et elles peuvent être organisées par un richissime, une association caritative ou encore par les étudiants d’universités ou les écoles coraniques qui sont presque dans chaque mosquée.
En général, les Pakistanais ne consomment pas un grand plat au moment de l’Iftar. Ils placent d’abord des mets très faciles à digérer à table, puis ils commencent à prendre l’iftar (plat principal durant la période qui survient entre la prière du crépuscule (Maghreb) et de la nuit (Al-Ishaa).
En général, les femmes ne vont pas faire la prière dans les mosquées, elles préfèrent rester chez elles, comme le confirme le site du journal égyptien Al-Dostour.
Alors, quels sont les mets incontournables sur les tables pakistanaises ?
Voici une description assez simple et rapide :
– La Pakora : Elle est fabriquée à partir de petits morceaux de pommes de terre et d’oignons, pétris dans de la pâte de pois chiches, puis on ajoute du poivron rouge, du sel et des graines de coriandre moulues, frits dans l’huile pour être prêts à manger.
– La Samosa : La samosa pakistanaise est une forme de triangle bien connue, et sa couverture extérieure est faite de pâte de blé avec l’ajout de quelques épices, et est placé à l’intérieur de plusieurs types de contenu, tels que la samosa avec hachis de viande, ou la viande de poulet ou les pommes de terre, et ce qui distingue la samosa pakistanaise de son homologue dans le monde arabe est les épices pakistanaises et le chili qui lui donnent un goût différent, et la rendent digeste rapidement.
Saveurs et ambiance à la malaisienne
L’arrivée du mois sacré de Ramadan pour certains pays islamiques est porteur d’étranges traditions. Les rituels religieux se mêlent aux traditions folkloriques. Certaines d’entre eux sont étranges et d’autres sont étroitement liés à la générosité et à la grâce du mois sacré.
Tout d’abord, les musulmans Malaisiens annoncent le mois de Ramadan en tapant sur des tambourins. Sans oublier la déclaration dans les médias malaisiens de l’arrivée du mois béni. Les rues principales sont arrosées, les places publiques sont tout de suite nettoyés et l’encens est mis au sein des mosquées. La Malaisie célèbre également le Ramadan avec d’anciennes décorations islamiques et des lanternes, qui se distinguent par les cordes décoratives qui suspendent des paniers en cocotiers, et c’est l’un des signes de la célébration du Ramadan en Malaisie. Des expositions ou des marchés du Ramadan appelés “Pasar Malam” se tiennent en Malaisie. Ce sont des marchés locaux dans lesquels le mois sacré du Ramadan est célébré pendant l’Iftar. Des aliments locaux et des sucreries sont proposés dans ces marchés où de nombreux Malaisiens rompent leur jeûne ou achètent et ensuite retournent chez eux. Les garçons de ces pays tiennent à porter leurs vêtements nationaux et mettent sur leur tête des chapeaux rectangulaires.
Tandis que les filles portent des vêtements longs et amples, et mettent un foulard sur la tête. Parmi les coutumes les plus étranges des femmes au ramadan, leur tournée à la maison pour lire le Coran entre l’iftar et le sohour.
Ramadan à la thaïlandaise
Thaïlande est un pays qui fascine toujours les touristes avec ce qu’elle offre de paysages naturels sublimes. Cependant, le côté touristique n’est pas la seule chose qui fascine là-bas.
Au mois de ramadan, même si les musulmans y représentent une minorité soit, 5-10% de la population, on y trouve des aspects de célébration éblouissante.
Lorsque le mois de Chaabane commence, les musulmans commencent à mémoriser le Coran lors de sessions qui se déroulent tout au long du mois jusqu’au test final.
Quand Ramadan commence, ceux qui ont le mieux mémorisé sont annoncés et autorisés à réciter le Coran dans les mosquées tout au long du Ramadan.
Pendant le Ramadan, les mosquées sont éclairées et des décorations sont accrochées. Quand vient l’heure de l’iftar en Thaïlande, on bat de gros tambours.
La personne qui bat ces tambours est généralement appelée “Bilal”, selon Daily News Egypt.
Pendant le Ramadan, les membres de la famille se rassemblent autour du chef de famille, que ce soit le père, le grand-père ou la grand-mère. Tout le monde se retrouve autour de la table pendant l’iftar. Certaines personnes ont leur iftar dans les mosquées car les femmes y arrivent avec différentes sortes d’aliments juste avant l’adhan (appel à la prière) pour le Maghrib (coucher du soleil). Le ramadan est considéré comme une occasion pour la famille de se réunir et de passer des nuits à pratiquer des rituels religieux. Des organisations caritatives en Thaïlande collectent des dons personnels pour organiser des iftars de groupe pendant le Ramadan et aider les nécessiteux tout au long du mois béni.
Le premier jour du Ramadan, chaque famille doit sacrifier une tête de bétail pour célébrer le mois sacré. Les familles les plus pauvres sacrifient des oiseaux. C’est une vieille tradition thaïlandaise pratiquée depuis des siècles. Avant l’iftar, les femmes sortent en groupe et s’assoient devant l’une des maisons et font l’iftar ensemble, tandis que les hommes ne mangent pas la nourriture préparée par leurs femmes, mais mangent à la place la nourriture préparée par les femmes d’autres hommes.
Indonésie aux rythmes des tambours !
Près de 13% de la population musulmane mondiale vit en Indonésie, ce qui en fait le pays le plus peuplé de musulmans au monde. L’Indonésie a des coutumes diverses et uniques pour le Ramadan. Certains groupes ont pour tradition de nettoyer les tombes de leurs défunts parents avant le début du Ramadan, tandis que certaines personnes défilent dans les rues en tenant des torches colorées à la main. Meugang est une tradition séculaire de la province conservatrice d’Aceh, dans laquelle les gens rompent leur jeûne en abattant du bétail et en mangeant ensemble et en partageant également un repas avec les pauvres.
En Indonésie, le ramadan est rythmé depuis des siècles par le son du beduk, un tambour géant aux origines énigmatiques.
Portant des torches et battant les bedouks : les musulmans d’Indonésie battent les tambours traditionnels “bedouks” dès que l’observation du croissant de lune du Ramadan devient évidente, comme une expression de leur joie pour l’avènement du mois sacré, les enfants sortent portant des torches pour célébrer l’avènement du mois de Ramadan.
La table indonésienne du Ramadan a un caractère spécial, les jeûneurs commencent à rompre le jeûne avec les dattes ou le sirop de “Syrian Timon”, qui est un type de “melon”. Ensuite, ils mangent des bonbons, dont les plus célèbres sont les bonbons de pommes de terre ou “kulak”, qui sont des pommes de terre bouillies mélangées à de la cassonade et de la noix de coco, puis ils vont faire la prière du Maghrib, suite à laquelle ils prennent leur repas principal.