En juillet 2021, la Banque centrale européenne évoquait une inflation transitoire pour les années à venir. Pour Karl Eychenne, analyste financier, il faut réinterpréter le message des banques centrales : l’inflation est bel et bien transitoire, mais au sens de “transitionnel” ce qui signifie tout à fait autre chose.
Être transitoire ou ne pas être, telle est la question de l’inflation posée par les économistes, rapporte Les Echos.fr dans son édition pub-liée le 9 Août 2021.
La réponse transitoire suppose que l’inflation aujourd’hui dopée par le déconfinement va faire pschitt. Au contraire, la réponse non transitoire suppose que cette inflation sera durable, au risque de devenir indésirable. D’après ce que nous comprenons des banques centrales, c’est bien la thèse d’une inflation transitoire qui serait sup-portée.
D’autre part, La Tribune a commenté dans son édition de juin 2021 sur ce fait. La hausse de l’inflation alimentée par l’augmentation des cours des matières premières et des salaires, notamment aux Etats-Unis, sera-t-elle durable? Si les banquiers centraux et nombre d’investisseurs penchent pour une réponse négative, nombre d’incertitudes incitent à avoir un avis moins tranché. Par Hughes Beuzelin, président-fondateur de BDL Capital Management. Indéniablement, l’inflation est de retour. C’est particulière-ment le cas aux Etats-Unis, où l’indice des prix à la consommation (CPI) au mois de mai est en hausse de 5% sur un an. On peut donc légitimement se demander si la période de basse inflation des dernières années est simplement définitivement révolue ou seulement en pause.
On peut se le demander, et d’ailleurs… tout le monde se le demande !Mais les commentateurs du secteur financier se réfugient souvent vers une conclusion facile : il est trop tôt pour conclure que le pic d’inflation que nous vivons actuellement sera durable. L’argument est que le formidable excès d’épargne accumulé par les ménages depuis le Covid-19, particulièrement aux Etats-Unis, va se traduire par une libération bru-tale, mais provisoire d’une demande “refoulée”, à la faveur de la réouverture de l’économie. Certes, le pic d’inflation observé jusqu’ici s’explique essentielle-ment par quelques secteurs (énergie, véhicules d’occasion), et non par une hausse généralisée des prix.
Le reflux récent des anticipations d’inflation démontre d’ailleurs que le marché juge crédible la poli-tique ultra accommodante maintenue par la Fed. Mais les investisseurs ne choisissent-ils pas simplement ce qui les arrange le mieux ? Il n’est pas facile pour les investisseurs institutionnels aux portefeuilles gorgés d’obligations d’envisager une situation de remontée durable de l’inflation qui serait meurtrière pour les porte-feuilles.En tant que gérants actifs, nous nous devons de regarder avec distance les consensus, surtout que quelques voix dissonantes se font entendre au sein de la banque centrale américaine sur le caractère transitoire de l’inflation.
La possibilité d’une erreur de politique monétaire de sa part n’est pas à négliger. Plutôt que de rester concentrés sur ce que croit le marché, nous écoutons les mes-sages venus des entreprises dans lesquelles nous investis-sons. D’ores et déjà, on perçoit certains signaux qui plaident pour une inflation plus durabl