Le 28 octobre 1971, l’Egypte s’est réveillée sur une mauvaise nouvelle , celle de l’incendie de l’Opéra du Caire. Un jour bien triste non seulement pour les mélomanes, mais pour les Cairotes et Egyptiens qui ont vu disparaître sous les flammes un monument qui représentait un symbole. Le célèbre écrivain et journaliste d’Al-Ahram, Kamal Al-Mallakh écrivait le lendemain une véritable oraison funèbre de l’Opéra sur la disparition d’une « partie de l’histoire de l’art et de l’Egypte ». Avant le lever du soleil ce jour-là, on a vu une sorte de fumée et un feu se dégager de l’édifice. Les gens se rassemblèrent sur les trottoirs de la place où trône la statue d’Ibrahim pacha tous tristes et perplexes. Et les uns et les autres de se demander, comme l’écrit Al-Mallakh : « Où sont les applaudissements ? Où sont l’art noble et raffiné, les visions et belles couleurs ? ». Les flammes dévorèrent tout.

Elles sortirent des coulisses vers la scène pour devenir des « héroïnes de l’épouvante ». Le plafond, ou cimaise, orné des images de Beethoven, Bach, Verdi Puccini, s’effondra. Puis c’est la chute des loges de troisième classe, le poulailler comme le nommaient les habitués, elles heurtaient les lampes de cristal qui éclataient. Les flammes circulaient parmi les 850 sièges et les loges et balcon l’or des gravures fond. Tout s’était transformé en décombres, les miroirs et des milliers de livres et de références dans la bibliothèque du sous-sol inondée par l’eau des pompiers. Le musée de l’Opéra brûle au 2e étage avec les costumes et les bijoux des grands spectacles, dont Aïda de Verdi, composés exprès pour cet opéra à l’occasion de l’inauguration du Canal de Suez en 1868.
Aujourd’hui, l’Opéra égyptien a toujours été considéré comme une maison destinée aux arts de la scène et à la découverte des chefs-d’œuvre de l’Egypte. Au cours des dernières décennies, ce lieu distingué a pu célébrer de nombreux talents internationaux et symboles des plus importants arts et de la culture en organisant des événements de haut niveau dans ses locaux. L’Opéra est constamment au centre de l’activité culturelle en Egypte et dans le monde arabe, il fut censé être un des principaux moyens d’instruction pour le peuple.