Parmi le bestiaire de l’Egypte ancienne, le bélier tient une place de choix et il est resté présent dans la tradition populaire de nos jours surtout avec la malana ou le hommos. Si le bélier est un signe de l’horoscope, il est encore une survivance presque inconsciente du dieu Amon.
Le culte d’animaux vivants, auquel on a donné le nom de zoolâtrie, était très développé en Egypte, au point d’apparaître comme un des traits caractéristiques de la religion égyptienne. On ne sait exactement quelle est l’origine de ce culte, qui, selon certains auteurs, serait le développement d’un totémisme primitif.
Parmi ces animaux se trouve le taureau, adoré sous les noms d’Apis, de Mnévis et de Boukhis. A l’époque romaine, Strabon fait remarquer que seuls Apis et Mnévis étaient considérés comme dieux et que les autres ani- maux n’étaient que sacrés. Ils étaient, cependant, fort nombreux, puisqu’on en a recensé plus de 40 espèces. Hérodote, qui a rapporté un grand nombre de faits exacts, donne une liste d’animaux sacrés: le crocodile dans certains nomes, surtout dans le Fayoum; l’hippopotame, dans le nome de Papremis. Les loutres étaient sacrées; les lépi- dopes, les anguilles et les soles du Nil étaient consacrés au fleuve…
Par ailleurs, Hérodote rapporte, ce qui a été confirmé par les découvertes archéologiques, que les animaux morts étaient embaumés et inhumés dans les nécropoles: celle des chats était à Bubaste, celle des musaraignes et des éperviers à Bouto, celle des ibis à Hermopolis; les chiens et les ichneumons étaient enterrés dans les villes où ils avaient vécu.