Le boycott, ce terme revient en force tant sur la scène régionale qu’internationale. Un fait indéniable : Cette arme citoyenne non violente a des impacts aussi importants que la grève et la manifestation. Le 7 octobre 2023, est cette date charnière du conflit entre Palestiniens et Israéliens qui a déclenché cette vague de boycott à travers le monde. La petite étincelle a rapidement gagné en intensité à mesure que les exactions israéliennes montent en atrocité. Depuis, les appels au boycott, notamment dans les pays arabes, se sont multipliés comme une traînée de poudre…
Par : Hanaa Khachaba
Même si cette arme citoyenne n’aura pas de grands effets économiques, de manière à amener les parties belligérantes à baisser leurs armes, elle, du moins, tranquillise les consciences. Son effet éthique n’est pas à négliger. Face au sentiment d’impuissance, les peuples recourent au boycott. Nourris d’envie incontrôlable de mettre un terme à l’effusion du sang, des citoyens de toutes nationalités confondues ont décidé de rompre avec « tout ce qui soutient la guerre » ou « alimente sa continuité ».

Les gens dressent des listes presqu’exhaustives sur lesquelles figurent les noms de produits, d’entreprises et de grandes entités économiques qui se proclament du côté de la force occupante. Ces listes circulent sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas tout. Aujourd’hui, on trouve même des applications consacrées à l’identification de tout produit dont on doute l’origine. Avant de se lancer aux achats, l’application vous donnera d’abord le signal vert ou rouge.
Le boycott en tant qu’outil de pression pour soutenir la cause palestinienne est une pratique courante et significative dans de nombreux pays arabes. Des centaines de milliers de citoyens ont choisi d’utiliser le boycott comme moyen de protester contre les politiques israéliennes à l’égard du peuple palestinien et de soutenir la lutte pour les droits des Palestiniens. Ce mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) a pris de l’ampleur ces dernières années, visant à exercer une pression économique et politique sur Israël pour mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens, respecter les droits des Palestiniens et promouvoir une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien.

Les partisans du BDS appellent au boycott de produits israéliens, d’entreprises qui soutiennent l’occupation, de manifestations culturelles et sportives israéliennes, ainsi que de collaborations académiques et scientifiques avec des institutions israéliennes. L’objectif est de sensibiliser l’opinion publique internationale, de mobiliser les citoyens et d’inciter les gouvernements à prendre des mesures concrètes pour faire pression sur Israël.
Des succès ont été enregistrés grâce à ce mouvement de boycott, notamment des entreprises internationales qui ont cessé leurs activités en Israël ou dans les colonies, des artistes qui ont annulé des concerts en Israël et des universités qui ont mis fin à leurs partenariats avec des institutions israéliennes. Ces actions ont contribué à accroître la visibilité de la cause palestinienne et à exercer une pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international et les droits des Palestiniens. Cependant, le BDS reste controversé et fait l’objet de débats, certains le considérant comme une arme légitime de résistance non violente, tandis que d’autres le critiquent interrogeant son efficacité à long terme.

En fin de compte, le boycott en soutien à la cause palestinienne est un exemple puissant de la manière dont les citoyens peuvent utiliser leurs voix et leur pouvoir économique pour promouvoir la justice et les droits de l’homme. Il illustre également l’importance de la solidarité internationale et de l’action collective pour faire avancer les droits des Palestiniens et promouvoir une paix juste au Moyen-Orient.
Le boycott est en effet une pratique qui peut être utilisée pour exprimer un refus ou une désapprobation envers une politique, des activités répréhensibles ou des pratiques douteuses d’une entité. Il peut prendre différentes formes, allant de l’interruption des échanges commerciaux à la rupture des relations politiques, diplomatiques voire humaines. Bien que le boycott soit souvent associé à une pression économique, il peut également être considéré comme une mesure éthique visant à promouvoir des valeurs et des principes moraux.
Boycott contre l’apartheid
Un exemple célèbre de boycott réussi est celui du mouvement de boycott contre l’apartheid en Afrique du Sud. A partir des années 1950, de nombreux pays, organisations et individus ont décidé de boycotter les produits sud-africains, les événements sportifs et les investissements dans le pays pour protester contre le régime d’apartheid. Ce boycott international a contribué à isoler politiquement et économiquement l’Afrique du Sud, mettant ainsi une pression significative sur le gouvernement pour qu’il mette fin à l’apartheid.
Boycott contre un géant de produits laitiers
Un autre exemple est le mouvement de boycott contre l’entreprise Nestlé dans les années 1970. Ce boycott a été lancé en réponse aux pratiques de marketing agressives de Nestlé qui ont contribué à la diminution de l’allaitement maternel au profit du lait maternisé dans les pays en développement. Grâce à la pression exercée par ce boycott, Nestlé a finalement modifié ses pratiques de marketing et s’est engagé à respecter le code international de commercialisation des substituts du lait maternel de l’OMS.
Boycott contre la violation de la vie privée
Voici un autre exemple plus récent qui est le mouvement de boycott contre certaines entreprises technologiques pour leur implication présumée dans la violation de la vie privée des utilisateurs ou dans des pratiques de travail discutables. Ces boycotts ont parfois conduit ces entreprises à revoir leurs politiques et pratiques afin de regagner la confiance de leurs clients et du public.
En conclusion, le boycott peut être un outil puissant pour exprimer des valeurs éthiques et exercer une pression sur des entités pour qu’elles changent leurs pratiques. Cependant, il est important de mener des actions de boycott de manière réfléchie et informée, en gardant à l’esprit les objectifs à atteindre et les impacts potentiels sur les parties prenantes concernées.