Par Akram Al-Qassas
Cette scène importante qui s’est imposée au monde entier, à Gaza et dans les territoires occupées, après des journées de feu et de sang, n’est pas intervenue par coïncidence. Le fait que Le Caire joue son rôle connu, conformément à ses relations équilibrées, à son poids régional et international répond à l’équation du pouvoir et de la force. Une notoriété acquise tout au long des années, grâce à un amalgame de pouvoir effectif et de force douce, grâce aussi à la confiance que lui accorde le monde entier.
Ceux qui se demandent en quoi consiste le pouvoir égyptien, doivent remonter à 8 ans de travail assidu sur les plans intérieur et extérieur, pour acquérir un rôle efficace dans les problèmes et les conflits de la région. Lors de cette dernière crise, les puissances traditionnelles ont reculé et les puissances internationales sont avérées incapables d’éteindre ce feu embrasé dans les territoires occupés. L’Egypte apparaît là, non pas en tant que médiateur ordinaire, mais comme partie prenante, possédant la capacité d’agir, parallèlement à une réalité régionale et internationale perplexe.
L’Egypte a réussi une mission dans laquelle, le Conseil de Sécurité de l’ONU a échoué. L’administration américaine de Joe Biden est même apparue moins impliquée que prévue, à sa première épreuve pour tester son pouvoir face l’occupant israélien.
Les analystes traditionnels et les chercheurs de leurs intérêts ont été incapables, ne pouvant pas assimiler ce grand changement au niveau de la balance du pouvoir dans la région. L’Egypte agit alors calmement et avec confiance. Elle sait ce qu’elle veut et garde bonnes ses relations avec toutes les parties.
L’Egypte sait quant et comment agir…, quand exercer des pressions et quand adopter la flexibilité, sans pour autant menacer ou exercer des surenchères.(…) Le président Abdel Fattah Al-Sissi a annoncé la positon invariable de l’Egypte, appelant à arrêter les actes de violence et à travailler à parvenir à un règlement équitable et global, qui garantit les droits du peuple palestinien à établir son Etat indépendant conformément aux résolutions internationales.
Les démarches du ministre des Affaires étrangères, Sameh Choucri, étaient aussi importantes, notamment lorsqu’il a affirmé devant le Conseil de Sécurité qu’“il n’y aura pas de paix sans une solution équitable et globale de la cause palestinienne”. (…)
Sur le plan international, l’Union Européenne a favorablement accueilli le cessez-le-feu annoncé et salué les efforts de l’Egypte à ce propos. (…) Les médias internationaux ont mis en exergue le rôle de cette dernière pour parvenir à cet accord entre les Israéliens et les Palestiniens, louant eux-aussi les efforts du Caire en faveur de la paix dans la région. (…)
La confiance internationale dans le rôle égyptien n’est pas né soudainement, mais elle se base sur des lectures claires du statu quo et de la réalité des faits. Les expériences ont prouvé comment l’Egypte a largement réussi, grâce à ses larges efforts et sa patience, à désamorcer maintes crises et à changer les points de vue internationaux vis-à-vis des causes les plus chaudes et les plus enflammantes, comme en Libye, à l’Est de la Méditerranée et au Soudan. (…)
L’Egypte a donc bâti sa force effective sur les plans intérieur et régional, sans pour autant négliger un dossier aux dépens d’un autre. Depuis la reprise de son développement, son redressement économique, sa lutte contre le terrorisme, et depuis la reconstruction de sa puissance régionale et internationale, Le Caire s’est doté d’une puissance et a réussi, à pas sûrs, à se doter une place dans l’équation du pouvoir.