
A l’origine, le Caire fut d’abord Fustât, la ville-camp établie au milieu du VIIe siècle par les conquérants arabes. Puis, au milieu du Xe siècle, les Fatimides, dynastie chiite venue de Tunisie, fondèrent Qâhira.
Enfin, les Mamelouks couvrirent la ville de palais, de mosquées et de bâtiments grandioses, qui ne cessèrent de susciter l’admiration des voyageurs occidentaux et arabes.
Le Caire : jardin de l’univers, lieu de rassemblement des nations, fourmilière humaine, haut lieu de l’islam, siège du pouvoir. Des palais sans nombre s’y élèvent ; partout y fleurissent madrasas [écoles religieuses] et khanâqât(établissements religieux où des soufis résident en permanence]; comme les astres éclatants, y brillent les savants.
La ville s’étend sur les bords du Nil – rivière du paradis, réceptacle des eaux du ciel, dont les flots étanchent la soif des hommes, leur procurent abondance et richesse. J’ai traversé les rues : les foules s’y pressent, les marchés y regorgent de toutes sortes de biens. C’est ainsi qu’Ibn Khaldûn, le célèbre juriste maghrébin, commence la relation du séjour qu’il fit au Caire de 1382 à 1405. On pourrait citer bien d’autres évocations élogieuses : les voyageurs arabes et européens, mais aussi les auteurs égyptiens, ont célébré la magnificence de la cité et manifesté leur étonnement.
