Récemment, le magazine Forbes a choisi le général Oussama Rabie, l’homme fort du Canal de Suez, parmi les meilleurs PDG à l’échelle planétaire.
Le Progrès Égyptien vous invite à redécouvrir le Canal de Suez, cette artère du monde dont le poids économique et en matière de transport maritime est incomparable ! Ce projet a pris des couleurs de gloire sous la Nouvelle République !
Des moments d’or dans l’Histoire de l’Egypte
Par Dalia Hamam

Un jour, l’idée a passé par sa tête… un canal reliant la mer Rouge à la Méditerranée. Sésostris III, cinquième pharaon de la 12ème dynastie au Moyen Empire, est le premier à penser à relier indirectement l’est et le nord du pays à travers le Nil et ses branches. Son but était de promouvoir le commerce et de faciliter le transport dans le pays. Cependant, le début réel de la construction du Canal de Suez fut en avril 1859.
Près de 20 mille ouvriers égyptiens ont accompli leur mission dans des conditions humanitaires extrêmement dures. Un an auparavant , la Compagnie universelle du Canal Maritime de Suez avait été créée avec un capital de 8 millions de livres égyptiennes, réparti en 400.000 actions, chacune d’une valeur de 500 francs. La Compagnie avait dédié un certain nombre d’actions pour chaque pays de sorte que l’Egypte eût 92.136 actions, les États-Unis, l’Autriche et la Russie avaient eu 85.506 actions, peut-on lire sur le portail de l’Autorité du Canal de Suez. Cependant, ces pays refusèrent complètement de participer à la souscription. En réponse à leur refus, l’Egypte s’est trouvée dans l’obligation d’emprunter 28 millions de francs, environ 1.120.000 livres égyptiennes, à un intérêt exorbitant afin d’acheter leurs parts en répondant à l’insistance de De Lesseps et à la volonté de soutenir le projet pour le faire réussir. Du coup, le nombre total d’actions possédé par l’Egypte atteignit 177.642 actions d’une valeur d’environ 89 millions de francs ou 3.560.000 livres égyptiennes, soit près de la moitié du capital de la société.
Un moment inoubliable
En 1859, les travaux de creusement du Canal de Suez démarrèrent, malgré les objections de l’Angleterre et de la Sublime Porte à cette époque. Arriva le moment inoubliable en 1862 lorsque l’eau de la Méditerranée coula dans le lac Timsah qui était à cette époque une terre basse entourée de dunes de sable et située à mi-chemin entre Port-Saïd et Suez.
Sept ans plus tard, les deux mers se rencontrèrent pour constituer l’artère vive de la navigation mondiale. Notons que ce grand projet se termina, après 10 ans de travail, en dégageant 74 millions de mètres cubes de poussières, pour un coût total de 433 millions de francs ou 17.320.000 LE, une somme doublée au moment du début du projet.
Une inauguration féérique
Le canal est officiellement inauguré à Port-Saïd, en présence de personnalités politiques de toutes les nations. Étaient également présents six mille invités, à leur tête l’impératrice Eugénie, épouse de l’empereur de France Napoléon III, l’empereur d’Autriche, le roi de Hongrie, le prince héritier de Prusse, le frère du roi des Pays-Bas, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Astana, le prince d’Algérie Abdelkader, et le prince Tawfik, prince héritier d’Égypte, le plus célèbre écrivain norvégien Henrik Ibsen, le prince Toussoun fils de feu le Khédive Saïd Pacha, Nubar Pacha, et beaucoup d’autres invités. Plus de quatre-vingts bâtiments appartenant à toutes les marines du monde, s’engagent dans le Canal et après seize heures de navigation effective, jettent l’ancre dans la rade de Suez, le 20 novembre 1869.
Le Canal d’une longueur de 162,5 Km a réussi à raccourcir plus de 8.000 Km le trajet de Londres à Bombay en Inde. Normalement le trajet prend quatre mois en contournant l’Afrique, mais avec le Canal de Suez le voyage ne prend que quarante jours, au lieu de quatre mois en contournant l’Afrique.
La nationalisation du Canal de Suez
En 1956, le Président Gamal Abdel Nasser a annoncé dans son discours historique la décision de nationalisation du Canal de Suez. « La compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez sera nationalisée pour être une société égyptienne par actions, et tous ses fonds, droits et obligations seront transférés à l’État Egyptien. », a annoncé le Président. Après la décision de nationalisation, l’Égypte fut exposée à une violente attaque coloniale, et les événements s’ensuivirent et se terminèrent par le déclenchement de l’agression tripartite contre l’Égypte.
L’économie s’affiche sous mille et une nuances
Par Dr Nesrine Choucri
Parler du Canal de Suez comme étant une artère maritime uniquement n’est pas tout dire. N’oublions pas qu’à partir de 2015, le Président Abdel Fattah Al-Sissi en posant la première pierre de la Nouvelle République a pris une décision courageuse, celle de créer la Zone économique du Canal de Suez.
Le Président Al-Sissi a signé le décret N° 330 de 2015 portant création de la Zone économique du Canal de Suez. Selon le décret publié le 08/11/2015 au Journal officiel, “la zone est considérée comme une zone économique à titre spécial conformément aux dispositions de la loi N° 83 de 2002 et ses amendements , le Président Al-Sissi a promulgué un décret portant création de quatre conseils de terrain spécialisés situés dans la Zone du Canal de Suez sur 460,60 kilomètres carrés, limitée par le Port de l’Ouest de Port-Saïd, le Port de l’Est de Port-Saïd , la zone industrielle à l’Est de Port-Saïd, la zone industrielle à l’ouest d’Al-Qantara et la vallée technologique , sans préjudice aux propriétés existantes ou aux terrains des Forces armées consacrés à la défense de l’État, selon le site de la Présidence, www.presidency.eg.
L’Autorité dispose des pleins pouvoirs sur l’axe du Canal de Suez pour toutes les activités et tous les projets établis dans le cadre géographique du projet, sans ingérence des gouvernorats où ces projets sont situés, tout comme elle a le pouvoir et la primauté sur tous les ministères, les gouvernorats et les organes situés dans les limites géographiques de la Zone économique, sans préjudice aux compétences des ministères. Y compris la Défense, l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères, qui jouent le rôle d’organes consultatifs du conseil d’administration.
Objectifs:
La création de l’Autorité vise à établir et à développer l’ensemble de la région afin d’accroître les opportunités d’investissement dans tous les secteurs économiques, y compris les services logistiques et industriels, conformément aux normes internationales les plus strictes, ainsi que de créer un environnement commercial favorable encourageant les investisseurs, tant étrangers que nationaux, à créer des sociétés dans la région afin de bénéficier de tous les avantages et incitations prévus par la Loi.
A cet égard, le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, a souligné à maintes reprises l’importance du rôle de la Zone économique du Canal de Suez dans la création d’une société intégrée basée sur les secteurs de l’industrie, du transport maritime, et des services logistiques d’une manière qui soutient l’avancement du développement économique en Egypte afin de devenir une plateforme pour les marchés mondiaux d’exportations, notamment en Afrique.
Le chef de l’Autorité économique du Canal de Suez, Yéhia Zaki, a expliqué dans des déclarations à la presse locale que la stratégie du Canal de Suez 2020-2025 avait pour but d’attirer de nouveaux investissements dans les secteurs industriel et maritime, d’implanter en Egypte les industries prioritaires à des fins de substitution aux importations, et créer les infrastructures des ports et des zones industrielles conformément aux normes internationales, en plus de maximiser le rôle de la zone comme un centre logistique mondial et axial et développer les travaux dans les ports aux fins d’attirer les investissements.
Il a évoqué les piliers de la mise en oeuvre de la stratégie relative à la zone, comprenant le cadre organisationnel et juridique, la structure financière et les services intégrés.
Au cours de la réunion, le chef de l’Autorité a passé en revue un certain nombre de projets industriels dont l’Autorité a accepté la mise en oeuvre dans le but de leur implantation locale, dans les domaines de la sidérurgie, l’industrie automobile et les industries qui les alimentent, en plus des industries liées au domaine de la pétrochimie, la fabrication d’unités mobiles pour les chemins de fer, et le développement portuaire et des infrastructures.
La zone d’Al-Aïn Al-Sokhna
– Un axe industriel et logistique majeur à l’entrée sud du Canal de Suez, qui combine des installations portuaires, des zones industrielles, des zones résidentielles, des routes pavées et des voies ferrées, en les reliant au Caire et à la ville de Suez.
– Plus de 162 km2 sur un total de 210 km2 d’Al-Aïn Al-Sokhna dédiés à l’industrialisation. La zone est conçue pour accueillir des industries lourdes, moyennes et légères ainsi que des installations commerciales. Il existe également des opportunités de développement immobilier pour la construction des quartiers résidentiels, y compris les activités maritimes de construction et de réparation de navires, le ravitaillement des navires, la mise hors service et le recyclage des conteneurs .
Quelques zones sont liées à la zone du Canal de Suez :
La zone Est de Port-Saïd
– En cours de développement pour devenir un centre de recharge majeur ainsi qu’un centre logistique multimodal, occupant 5,75 km2 dans la zone adjacente au Port de l’Est de Port-Saïd. Selon le plan général pour la région, 40 kilomètres carrés de la région ont été alloués aux activités commerciales et aux industries moyennes et légères.
– L’expansion du Port de l’Est de Port-Saïd dans le nord-ouest de la région stimule le développement industriel, créant des opportunités de dessalement et de construction de centrales électriques, ainsi que des travaux d’agrandissement du réseau routier.
– Parmi les opportunités d’investissement dans la région:
– Des projets immobiliers et résidentiels à l’Est de Port-Saïd et Bardawil, dont certains se caractérisent par des vues sur la mer Méditerranée.