Ces statues du couple formé par Amenhotep et Rannai sont d’une beauté touchante qui reflète l’art atteint par la statuaire de la XVIIIe dynastie.
Elles sont sculptées en ronde bosse dans ce bois à la couleur chaude, extrêmement précieux, qu’est l’ébène. Amenhotep est représenté le crâne rasé, le visage, plutôt rond, parfaitement symétrique, est très expressif. Ses yeux en amande, sont incrustés de verre blanc sur lequel contraste l’iris, rond et foncé. Son regard semble porté vers le lointain. Son nez et sa bouche sont menus et bien proportionnés, ses oreilles bien dessinées. Il est représenté dans l’attitude de la marche, la jambe gauche avancée. Ses bras sont pendants le long du corps, selon égyptophile.
Il porte un vêtement assez inhabituel, noué juste sous la poitrine et retenu par une large bretelle barrant le haut gauche du buste. Ses pieds, malheureusement largement amputés, reposent sur un socle rectangulaire, assez épais.
Rannai, sa ravissante épouse, était chanteuse d’Amon. Sa coiffure, dont la partie droite est manquante, est très élaborée. Elle est faite de tresses régulières et serrées qui descendent au niveau des seins. On apprécie une “fantaisie” très originale qui donne un beau relief : bordant la perruque, court une tresse qui, elle, se termine au niveau du menton.
Son visage est pur, illuminé par de grands yeux à l’iris sombre qui se détache sur le blanc de la cornée. Son visage est d’une grande noblesse et son cou est orné d’un sublime collier à plusieurs rangs, doré à la feuille d’or.
Elle est vêtue d’une robe longue très seyante, que l’on imagine en lin fin, plissé. Son bras gauche est replié sous la poitrine. Peut-être tenait-elle, dans sa main, un collier menant, un sistre, ou bien encore une fleur de lotus. Le haut de cet “accessoire”, aujourd’hui disparu, devait couvrir l’espace que l’on voit désormais vide entre les seins. Son bras droit repose le long du corps, main ouverte, doigts dirigés vers le sol. Ses poignets sont ornés de larges bracelets eux aussi recouverts de feuille d’or.