La dette publique des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord va gonfler et représenter 54% de leur PIB cette année, contre 46% en 2019, à cause des dépenses liées à la pandémie de Covid-19, s’alarme la Banque Mondiale dans un rapport vendredi.Parce qu’ils ont dû «emprunter sub-stantiellement» pour financer «les coûts de soins essentiels et les mesures de protection sociale», les pays de la région MENA ont vu «leur dette aug-menter de façon dramatique», explique la Banque mondiale. Elle précise que pour les pays de la région qui sont importateurs de pétrole, le volume de cette dette représentera même 93% de leur Produit intérieur brut en 2021.La région, qui compte une vingtaine de pays, a vu son économie se con-tracter de 3,8% l’année dernière. La perte d’activité cumulée pour la zone est estimée d’ici fin 2021 à 227 milliards de dollars, selon la Banque mondiale qui prévoit une reprise partielle cette année «à condition qu’il y ait une distribution équitable des vaccins».Malgré ce gonflement de la dette, la Banque mondiale continue de préconis-er aux Etats de dépenser pour remédier à la crise sanitaire. «La nécessité de continuer à dépenser et de continuer à emprunter restera forte dans l’immédiat», écrit l’institution de développement. «Les pays de la région MENA n’auront pas d’autre choix que de con-tinuer à dépenser pour les soins de santé et la protection sociale tant que la pandémie se poursuit», ajoute-t-elle.Mais elle prévient que «dans un monde post-pandémique», il faut s’attendre à ce que «la plupart des pays de la région MENA puissent se retrou-ver avec des factures de service de la dette qui vont nécessiter des ressources qui, autrement, auraient pu être utili-sées pour le développement économique». La Banque prévoit qu’il faudra se pencher sur comment «atté-nuer les coûts du surendettement à moyen terme» et invite les pays à fournir de la transparence dans leurs dépenses liées au Covid-19 et leurs emprunt