Lutter contre le terrorisme et l’obscurantisme est l’un des piliers de l’Etat dans la Nouvelle République basée sur la tolérance et le respect de l’autre. Qui dit respect de l’autre dit surtout compréhension et entente. Et, l’Etat a cherché au cours des dernières années dans sa lutte contre le terrorisme à mettre en place cette stratégie très ambitieuse pour lutter contre toute forme d’obscurantisme ou d’idées erronées. Un exploit a réellement été réalisé au cours de la dernière période, que ce soit sur le plan idéologique ou dans la lutte contre le terrorisme.







Le discours religieux, quel renouveau ?
Par : Dr Nesrine Choucri
Avant de parler de la stratégie de l’Etat en ce qui concerne le prêche religieux ou le discours religieux comme l’appellent certaines personnes, il serait primordial de le définir en premier lieu. Le renouvellement du discours religieux ne signifie pas de toucher les piliers et les constantes de la religion. L’essence de la religion est inchangeable : l’Islam est le même au fil des années. Alors, le renouvellement ici est plutôt lié aux idées et aux pensées véhiculées. Ainsi, Al-Azhar et Dar Al-Iftaa (la maison de la jurisprudence) ont déployé de grands efforts pour corriger des idées erronées, incorrectes, voire même n’ayant rien à voir avec le vrai Islam. C’est d’ailleurs le Président Abdel Fattah Al-Sissi qui avait lancé cette stratégie il y a quelques années en appelant les institutions religieuses officielles et nationales à faire des pas importants dans ce sens. A son accession au pouvoir, le terrorisme était un fléau qui sévissait dans le pays. Des terroristes s’étaient infiltrés au Sinaï et des opérations militaires ont été mises en place pour purger cette péninsule sinaïtique. En parallèle de cette lutte acharnée sur le terrain, le Chef de l’Etat a assuré la nécessité de mettre en place une autre lutte idéologique à laquelle devaient participer aussi bien les institutions religieuses que culturelles.
S’ajoutent tous les médias qui sont aussi responsables de véhiculer les idées correctes et la bonne image de l’Islam à la jeunesse. Déjà en 2016 à l’occasion des célébrations de la Naissance du Prophète (Mouled Al-Nabawi), le Président Al-Sissi a fait un discours remarquable à ce sujet où il a souligné « la nécessité de redresser le discours religieux et de l’adapter à la bonne compréhension de la religion islamique, affirmant que « l’un des défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est la rupture entre le discours religieux et l’islam. » Et le Chef de l’Etat de renchérir : « Le premier des défis dont nous souffrons depuis un certain temps est la rupture entre le discours religieux et l’essence même de l’Islam. On en a déjà parlé, l’ensemble de nos savants et de nos penseurs sont unanimes sur notre besoin pressant de moderniser le discours religieux et de redresser ce qui y a été accumulé comme faux concepts, soit par le facteur du temps et l’écoulement des années, ou par des acteurs ayant voulu dissimuler leurs mauvaises intentions sous une couverture sacrée… pour justifier leur terrorisme à l’endroit des innocents parmi les créatures d’Allah, se donner une immunité du châtiment, qui leur sera infligé sans aucun doute, autant de leur corruption sur la terre, et ce qu’ils ont produit en mal, destruction et douleur ». Au sujet de la détermination de l’Etat à mener cette grande bataille intellectuelle, la bataille du redressement et de mise à jour du discours religieux, il a dit : « Nous ne manquerons pas de noter que nous compléterons, par la même détermination, sans relâche, les autres aspects de la bataille, et affirmons qu’il n’y a pas de place pour le terrorisme, ses groupes, ses idées, ni ses pratiques en Egypte, que notre confrontation par les moyens militaires et sécuritaires se poursuivront, que le sacrifice de nos enfants des Forces armées et de la Police civile demeurera une source d’inspiration et de fierté pour tout Égyptien et Égyptienne, et ne sera pas perdu en vain, mais investi dans une patrie sécurisé et fière, où nous jouissons, nous et nos enfants, d’une vie décente ». Evidemment, cet appel a eu un large écho auprès des institutions religieuses et médiatiques qui n’ont épargné aucun effort pour réaliser les objectifs de l’Etat et la vision du Président de la République. En effet, l’Autorité nationale de la presse, sous la présidence de l’ingénieur Abdel Sadeq Al-Chourbagui, a organisé en 2021 dans ses locaux, un colloque sous le thème « Le guide de référence publié par Dar Al-Iftaa dans le monde pour faire face à l’extrémisme et la stratégie de lutte ». Etait présent audit colloque le Mufti d’Egypte, Dr Chawki Allam en sa qualité de président du Secrétariat général des organismes d’Iftaa dans le monde. Le Mufti a déclaré à cette occasion : « L’extrémisme et le terrorisme sont des maux propres à toutes les patries », ajoutant que le Président Al-Sissi en lançant la stratégie nationale des droits de l’Homme, a mis en place un pilier pour faire face à l’extrémisme et au terrorisme. Il a noté que ladite stratégie ne cible pas uniquement les droits politiques et le droit à l’expression, mais s’étend également aux dossiers économique et social.
Le prêche religieux, un « soft power » sans nul autre pareil
Par : Ghada Choucri
Qui dit religion, dit surtout prêche religieux. Evidemment, le prêche religieux est avant tout la responsabilité des oulémas. C’est pourquoi, l’Etat accorde un vif intérêt à la formation des oulémas, ainsi que l’aménagement des lieux de culte islamique et chrétien. A maintes reprises, le Président Al-Sissi s’est réuni avec divers responsables religieux pour mettre en relief un plan ambitieux pour la formation des oulémas et des hommes de religion. Récemment, le Chef de l’Etat a demandé que les compétences des oulémas soient affinées afin qu’ils puissent traiter les questions de l’époque de manière éclairée, modérée et en conformité avec le vrai Islam, comme le confirme le site officiel de l’Organisme général de l’Information.Le Président avait reçu le ministre des Wakfs, Dr Mohamed Mokhtar Gomaa pour s’enquérir de l’état d’avancement des programmes de formation des nouveaux imams sur les plans scientifique, culturel et religieux par le moyen de spécialistes dans les sciences religieuses, les études humaines et socio-culturelles. Pour sa part, le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb a affirmé l’importance de la formation des prêcheurs et des Imams, du développement de leur capacités face aux idéologies extrémistes et développer le discours de la Daawa, adéquatement aux actualités et intérêts des jeunes. Au cours des différentes occasions religieuses, le Président a tenu à rendre hommage aux oulémas pour leur contribution continue à donner à l’Islam sa véritable image. C’est pourquoi chaque année, il décore un grand nombre d’oulémas, que ce soit à l’occasion de la Naissance du Prophète (PSL) ou à d’autres occasions. S’ajoute à cela, l’envoi des oulémas et des hommes de religion à l’étranger afin de diffuser les idées de tolérance et de paix. C’est un véritable « soft power » sans nul autre pareil. Au dernier mois de Ramadan, le Président a examiné avec le ministre des Wakfs l’envoi d’imams et de récitateurs du Coran dans plusieurs pays du monde. Le Chef de l’Etat a exigé de sélectionner les meilleurs éléments et de les préparer à ce voyage afin qu’ils puissent transmettre au mieux leur message. Mais, aussi, il y a un lien direct entre le Grand Imam d’Al-Azhar et le Pape Tawadros II, patriarche d’Alexandrie et de Saint-Marc qui affichent, tous deux, tolérance et respect à différentes occasions. S’ajoute à cela, le lien particulier entre le Cheikh d’Al-Azhar et le Pape François Ier qui a été traité par un ouvrage publié par la prestigieuse institution d’Al-Azhar baptisé « L’Imam et le Pape: le Chemin difficile », un livre qui raconte le parcours du Document sur la Fraternité Humaine. Le Grand Imam d’Al-Azhar, Cheikh Ahmad Al-Tayyeb et sa Sainteté le Pape François, Pape de l’Église catholique l’ont préfacé ; un bon nombre de dirigeants et de personnalités politiques et culturelles internationales de haut niveau l’ont commenté, rapporte l’Observatoire d’Al-Azhar. C’est un livre qui esquisse les différentes phases d’élaboration du Document sur la Fraternité Humaine jusqu’à sa signature à Abou Dhabi le 4 février 2019. Il raconte les étapes accélérées prises par le Grand Imam, Dr Ahmad Al-Tayyeb, Cheikh d’Al-Azhar Al-Chérif, et le Pape François, Pape de l’Église catholique, vers la promotion de la paix mondiale. D’autres dignitaires religieux jouent également ce rôle comme le Mufti d’Egypte Dr Chawki Allam qui a mis l’accent lors de son dernier déplacement aux Maldives sur l’importance de la fatwa (avis religieux) pour soutenir la paix. A plusieurs occasions, il a appelé les peuples du monde à devenir la force principale face à l’extrémisme, à corriger les fausses idées concernant l’Islam et orienter les jeunes musulmans vers la bonne voie. Il a jugé importants la coopération internationale et l’échange d’expériences à cet égard, affirmant que le terrorisme n’est pas limité à un pays spécifique, ce qui exige la coordination des efforts des pays et des institutions concernées. Autant de démarches qui ont permis de faire des oulémas des diplomates représentant aussi bien l’Islam que l’Egypte et devenant des ponts de communications entre différentes civilisations. Le message qu’ils répandent est surtout la tolérance et la paix.