Youssef Chahine a reçu le Prix du 50e anniversaire du Festival de Cannes en mai 1997. Le réalisateur arabe prône la tolérance et l’ouverture culturelle. Le message de Chahine dans ce film c’est la richesse et la concorde des religions et des civilisations. Le scénario de ce long métrage traite des sujets de la tolérance au cours d’une histoire située au XIIe siècle. Dans le Languedoc, au XIIe siècle, un traducteur des œuvres du grand philosophe arabe Averroès est brûlé comme hérétique. Son fils, Joseph, parvient à s’enfuir, à gagner l’Andalousie et à trouver refuge auprès d’Averroès lui-même, alors Grand Juge du calife Al Mansour et médecin fort réputé. Nasser, le fils aîné du calife, compte parmi les plus fidèles disciples d’Averroès, tandis que le cadet, Abdallah, ne pense qu’à la danse, à la musique et à la belle gitane dont il est follement épris depuis quelques semaines. Une secte de fanatiques prend le pouvoir. Elle tente tout d’abord d’en finir avec un doux poète, Marwan, avant d’endoctriner Abdallah… Le Destin raconte la résistance obstinée, têtue, et forcément irréductible de quelques hommes et femmes à l’étouffement de la pensée et de la connaissance. C’est un film sur la transmission, qui est portée par un désir de vie, et qui donc se situe dans tout ce qui la constitue, dans toutes ses formes d’échange et de partage : l’émotion, le rire, la musique, la danse, le chant, la parole, les gestes. C’est un film foisonnant et impétueux qui échappe à tous les cloisonnements.