Après l’infiltration des réseaux sociaux dans la quasi-totalité des aspects de notre vie, les habitudes des gens ont drastiquement changé. Manger, cette activité conviviale, s’est converti en métier. De plus, lucratif ! La consommation de la nourriture en famille, en solo ou entre amis, se veut aujourd’hui l’activité préférée de pas mal de personnes. Ces dernières ne sont autres que des « food bloggers ». Pour eux, il ne s’agit plus d’une simple jouissance sensorielle, mais d’un métier. Débat.
Par : Hanaa Khachaba
Être foodblogger est devenu un véritable métier pour de nombreuses personnes. Ceux qui exercent ce nouveau métier sont devenus des acteurs incontournables de l’industrie alimentaire et des réseaux sociaux. Ils créent du contenu axé sur la nourriture, que ce soit des recettes, des critiques de restaurants, des conseils culinaires ou des photos de plats. Ils partagent leurs expériences culinaires avec un large public en ligne. Grâce à leur influence croissante, ils ont un impact sur les tendances alimentaires, les choix des consommateurs et même parfois sur l’industrie de la restauration.
Cela nécessite des compétences en écriture, en photographie et en stylisme culinaire. Beaucoup d’entre eux parviennent à monétiser leur blog grâce à des partenariats avec des marques, des publicités, des ventes de livres de cuisine ou des ateliers culinaires, ce qui leur rapporte des revenus significatifs. Ces blogueurs culinaires construisent souvent une communauté engagée autour de leur contenu, que ce soit sur leur blog, leurs réseaux sociaux ou via des newsletters. Ils sont parfaitement conscients qu’interagir avec cette communauté est une part importante de leur travail.
D’autre part, certains blogueurs culinaires évoluent vers d’autres opportunités professionnelles, comme le développement de produits alimentaires, le consulting en gastronomie, ou même la participation à des émissions de télévision. L’évaluation des recettes ou des restaurants leur ouvre la voie vers d’autres métiers liés à la gastronomie. Ainsi il leur serait facile de voler d’un pays à l’autre à la découverte de nouvelles cuisines ou de nouveaux partenariats culinaires. Ces voyages sont souvent financés par le producteur qui profitent également de leurs « retours », surtout si le food blogger est suivi par un large public. Plus les « suiveurs » sont nombreux, plus le blogueur est payé. C’est logique.
Comme dans de nombreux métiers, les foodbloggers doivent se tenir au courant des tendances culinaires, des techniques de marketing digital et des évolutions des réseaux sociaux. S’ils considèrent leur activité comme un métier à part entière, impliquant créativité, compétences techniques et sens des affaires, ils sont tenus par la suite de chercher à se développer en la matière.
Si le métier de food blogger peut sembler fascinant et enviable pour beaucoup, avec la possibilité de goûter à de délicieux plats, de voyager pour découvrir de nouvelles cuisines et de partager son amour de la nourriture avec des milliers de personnes, il faut cependant souligner qu’il existe également des défis et des critiques liés à ce métier.
Certains critiques affirment que les food bloggerspeuvent encourager une culture de surconsommation, de gaspillage alimentaire et de recherche de la perfection en matière de nourriture. De plus, il est parfois difficile de savoir si les avis et recommandations des food bloggers sont authentiques ou influencés par des partenariats commerciaux.
Citons quelques inconvénients de ce nouveau métier devenu monnaie courante de notre monde. Les blogueurs culinaires doivent constamment produire du contenu de qualité pour maintenir l’intérêt de leur audience, ce qui peut être stressant. La création de recettes, la photographie culinaire et la rédaction d’articles demandent beaucoup de temps et d’efforts. Cela peut être particulièrement exigeant lorsqu’il faut jongler avec d’autres responsabilités professionnelles ou personnelles. En outre, la monétisation d’un blog peut prendre du temps et les revenus peuvent être instables, surtout au début. Certains foodbloggers ne parviennent pas à générer suffisamment de revenus pour en faire leur activité principale. Ce domaine est en effettrès concurrentiel. Se démarquer parmi des milliers de blogs peut être un gros défi, et, par conséquent, une source de stress significative. Les bloggerspeuvent par ailleurs recevoir des critiques sur leur travail, que ce soit sur la qualité des recettes, des photos ou des opinions. Cela peut être difficile à gérer émotionnellement. Et, finalement, les changements fréquents dans les algorithmes des réseaux sociaux et des moteurs de recherche peuvent affecter la visibilité et le trafic du blog, rendant la stratégie de contenu plus complexe ? sans pour autant oublier que les blogueurs culinaires dépendent souvent des réseaux sociaux pour promouvoir leur contenu. Si une plateforme modifie ses règles ou ses politiques, cela peut avoir un impact sur leur audience.
En résumé, bien que le métier de food blogger offre des opportunités créatives et la possibilité de partager sa passion pour la cuisine, il comporte également des défis significatifs. Malgré ces controverses, les food bloggers continuent d’avoir un profond impact sur l’industrie alimentaire et la manière dont les gens perçoivent et apprécient la nourriture.