Par : Mohamed Atteya
L’Etat a annoncé sa stratégie pour faire de l’Egypte un centre logistique de marchandises et pour accroître les exportations et les porter à 100 milliards de dollars par an, soit deux fois et demie le volume actuel des exportations.
Cela est réalisable via 3 facteurs essentiels : le premier est le développement des ports, le deuxième est le lancement du train électrique pour relier les différents ports à l’aéroport, tandis que le troisième facteur, qui est le plus important, est le développement et l’augmentation de la capacité du fret aérien.
Accroître la flotte d’EgyptAir Cargo
C’est en fait, ce qu’a commencé à faire la compagnie nationale EgyptAir pour le fret aérien, mais de façon encore limitée. EgyptAir Cargo connaît à présent un élan après avoir modernisé ses réseaux et après avoir exploité l’aéroport du Caire comme centre pour l’apport des marchandises, à bord de sa flotte, de l’Extrême-Orient vers Le Caire, pour ensuite les transporter vers les Etats-Unis, l’Europe et l’Afrique. Il faut reconnaître que le fret aérien est l’un des éléments les plus importants pour faire de l’Egypte un centre logistique pourles marchandises. Cela dicte le développement et l’augmentation du nombre d’avions de la flotte d’EgyptAir Cargo pour réaliser la stratégie de l’Etat. En plus, il faut augmenter les recettes et apporter plus de dollars. Le domaine du fret aérien est un investissement rapide et ses recettes sont les plus élevées parmi les activités de trafic aérien en général. Par conséquent, le développement de cette activité est devenu une question urgente au vu de la tendance de l’Etat à accroître ses exportations vers le monde en général et le Continent africain en particulier, et à créer des centres logistiques. Il importe de noter que la pandémie de coronavirus a révélé l’importance du fret aérien, et ce, à un temps où l’activité aéronautique mondiale au niveau du transport de passagers a subi d’énormes pertes, ce qui a conduit à l’annonce de la faillite de nombreuses compagnies aériennes et à leur sortie du marché. Les chiffres le prouvent aussi, en sachant que les revenus des avions d’EgyptAir Cargo dans le budget 2019-2020 s’élevaient à environ 1,5 milliard 560 millions de LE. Après l’émergence de la pandémie de Corona, ses revenus dans le budget 2020-2021 ont augmenté à 2 milliards 255 millions de LE. Toutes les études et tous les rapports publiés par les organisations aéronautiques internationales, en particulier l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO), prévoyaient une hausse des indicateurs du fret aérien dans le monde au cours des dix prochaines années avec des taux de hausse significatifs, ce que confirment les rapports financiers des compagnies de fret aérien, y compris EgyptAir. Des études et des rapports ont également indiqué que l’activité du fret aérien a connu une croissance sans précédent pendant la pandémie de coronavirus, ce qui a révélé l’importance croissante de cette activité malgré les crises mondiales dont souffrent les activités de l’aviation civile. Et pour faire la lumière sur l’étendue de la capacité d’EgyptAir à se développer dans le domaine du fret aérien à l’intérieur du Continent, il faut se référer à une comparaison entre EgyptAir et Ethiopian Airlines, qui possède actuellement 13 avions de fret, dont 10 Boeing 777 de 100 tonnes, en plus de 3 Boeing 737 d’une charge de 25 tonnes.
Faire de l’Egypte un centre logistique
Selon un calcul simple, nous constatons que la capacité totale de la flotte d’avions de fret aérien de la compagnie éthiopienne est de 10,75 tonnes, en plus d’exploiter l’espace disponible des avions de passagers. D’autre part, nous constatons qu’EgyptAir Cargo ne comprend que 3 avions, modèle Airbus 330, chaque avion charge 50 tonnes avec un total de 150 tonnes, et malgré le petit nombre d’avions de fret aérien d’EgyptAir, ce secteur a réalisé des revenus au cours du dernier exercice estimés à 3 milliards 331 millions de LE.
D’une façon générale, à travers notre suivi de l’activité du pilote Mohamed Abbas Helmi ministre de l’Aviation Civile, durant la courte période de sa nomination à son poste, nous sommes confiants en sa capacité à réaliser la croissance souhaitée et à remplir le rôle de l’aviation civile dans la transformation de l’Egypte en un centre logistique grâce à la coopération avec le ministère des Transports pour relier les aéroports et les ports égyptiens par le transport sec.