Dans un article publié au quotidien Al-Masri Al-Youm, Abdel Latif Al Ménaoui indique que la dernière escalade où les milices du Hezbollah ont tiré des dizaines de missiles contre Israël puis ce dernier a répliqué en bombardant des cibles au Sud du Liban, était différente des escalades précédentes.
La position des diverses parties vis-à-vis de l’escalade a d’importantes indi-cations et mérite d’être remarquée et étudiée.La plus importante parmi les positions est la réaction de la rue libanaise, notamment au sud, ainsi que la réaction de l’Armée nationale libanaise.
D’habitude, la réaction de la rue libanaise variait entre le rejet non prononcé et le soutien total des démarches du Hezbollah et de ses milices. Mais cette fois-ci, la réaction est différente ; en fait il s’agit d’une surprise. La réaction a dépassé la frustration non annoncée à l’explosion furieuse contre le Hezbollah et ses milices.
Cela est apparu dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant les villageois intercepter un membre des milices à l’origine des tirs. Ce qui reflète leur rejet de cette escalade. Les villageois ont, par ailleurs, livré le véhicule utilisé dans l’attaque, avec 32 roquettes à bord, à l’Armée libanaise.
Une autre évolution : l’Armée libanaise a arrêté quatre personnes ayant tiré des roquettes. Un communiqué de l’Armée a fait savoir que des unités militaires étaient sur le terrain en coordination avec une force des Nations unies au Liban, pour que le calme regagne la région.
L’importante indication est que, c’est la première fois que l’opinion publique atteint un niveau d’affrontement avec le parti qui contrôle le terrain et la politique.
Il s’agissait, dans le passé, d’un amalgame d’admiration de la part de cer-tains et de peur de la part d’autres mais sans aucune opposition.
Hezbollah et ses milices contrôlaient le Liban et dépendaient de la puissance de la peur.
Aujourd’hui, les Libanais ont eu l’audace de faire face aux milices. Bien que ce soit un acte « minime », il a des indices. A mon avis, c’est le début de la chute de la république de la peur. Quant à la position de l’Armée libanais, c’est un autre début ; celui d’un retour après une absence, pour être « l’» Armée non pas « une » armée. Ce serait le début de la fin du Hezbollah.