Par Morsi Atallah
Al-Ahram
Qu’attend le Liban ? Et quel sera son sort ? Des questions qui se répètent au Liban dans toutes les sphères – politiques et populaires – depuis que le ministre des Affaires étrangères koweitien, Ahmed Nasser Al-Mohamed Al-Sabbah, a effectué une visite officielle, dans la capitale Beyrouth, portant une feuille de route composée de 10 clauses, et intitulée : “Reprise de confiance entre les pays de la région et le Liban”. Le ministre koweitien a mis l’accent sur l’espoir des pays du Golfe de voir le Liban répondre à cette feuille de route, avec la tenue des réunions du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères au Koweit.
La réplique libanaise n’est pas claire jusqu’à présent, avec la visite du chef de la diplomatie, Abdallah Bouhabib, au Koweit, parallèlement aux réunions des ministres arabes des Affaires étrangères, dimanche au Koweit. Mais des sources officielles libanaises ont affirmé avoir favorablement accueilli la feuille de route koweitienne et ont espéré voir une compréhension arabe vis-à-vis des conditions que traverse le Liban, tenant compte des échéances de l’unité nationale qui nécessitent un temps suffisant afin de pouvoir commencer à appliquer certaines clauses de la feuille koweitienne.
En fait, la majorité des dix clauses de la feuille de route koweitienne, ne pose pas de divergence entre les différentes parties libanaises, mais le problème essentiel se représente dans la divergence quant à la nature du Liban et de sa décision politique qui dépend de certaines considérations régionales et internationales, loin du parapluie arabe, ce qui suscite la grande inquiétude des pays du Golfe, qui ont des réserves sur les pratiques du Hezbollah dans la région et estiment que ces pratiques tirent le Liban loin du sort arabe commun sous les étendards de la sécurité nationale arabe conjointe.
Ce n’est pas la première fois que le Liban se trouve face à cette impasse. Par le passé, le Liban a été fortement polarisé au cours des années 50 du siècle passé, lorsque les accusations ont été dirigées contre le Parti des “Phalange” et ses alliés maronites, de travailler pour le compte de l’Occident et de chercher à lier le sort du Liban à des garanties étrangères, à l’instar de ce dont le Hezbollah libanais est actuellement accusé concernant la particularité de ses relations avec l’Iran, et l’utilisation de ses capacités militaires pour servir les buts et les objectifs iraniens dans la région. Malheureusement, les prétextes qui ont été avancés par les parties libanaises dans les deux cas, pour cacher les vrais objectifs, ces prétextes prenaient la religion comme couvert.
Les Libanais doivent prendre des leçons de l’Histoire et doivent bien saisir que l’avenir et le sort du Liban dépendent de l’intégration correcte dans le camps arabe, après avoir éliminé toutes les méfiances autour de ceux qui aspirent et portent leurs regards à travers la mer vers l’Europe, ou ceux qui portent un regard vers l’Orient, donc l’Iran, afin que nous puissions tourner toutes les pages du passé !