Inspiré d’un article de L’Orient-Le Jour, ce papier revient sur la grande exposition « Divine Egypt » présentée au Metropolitan Museum of Art de New York, une immersion rare dans l’univers des divinités pharaoniques à travers plus de 240 œuvres exceptionnelles.
Par Marwa Mourad
Un panthéon révélé au public
Depuis octobre 2025, le Met consacre ses prestigieuses Tisch Galleries aux dieux de l’Égypte ancienne. « Divine Egypt » met en lumière vingt-cinq grandes divinités, d’Horus à Sekhmet, d’Osiris à Rê, à travers une iconographie raffinée et des matériaux précieux tels que l’or, la faïence et le lapis-lazuli. L’exposition montre comment ces images n’étaient pas de simples représentations, mais de véritables supports permettant au divin d’être présent parmi les hommes.
Une scénographie en cinq axes
Le parcours s’articule autour de cinq ensembles : l’expression du divin, la régulation du cosmos, les récits cosmogoniques, l’accès aux dieux, puis la victoire sur la mort. Parmi les pièces majeures figurent une statue d’Amon en or massif et la triade Osiris-Isis-Horus prêtée par le Louvre. Les collections du Met dialoguent avec plus de soixante-dix prêts internationaux, plusieurs présentés pour la première fois aux États-Unis.
Un langage visuel d’une grande subtilité
Pour Max Hollein, directeur du Met, cette exposition résulte de plus d’une décennie de recherches. Chaque œuvre dévoile un « langage visuel sophistiqué » permettant d’identifier près de 1 500 divinités vénérées sur trois millénaires. Les commissaires soulignent la fluidité remarquable de cette religion : une même divinité pouvait adopter plusieurs formes, tandis que certains dieux, comme Ptah, conservaient une iconographie stable pendant des siècles.
Le divin dans la vie quotidienne
L’exposition rappelle que la religion égyptienne n’était pas limitée aux temples. Le peuple honorait les dieux à travers des offrandes domestiques et des images protectrices. La dernière section est consacrée au monde funéraire dominé par Osiris, Isis, Nephtys et Anubis, révélant une vision de la mort perçue comme une continuité accompagnée d’une présence divine familière.
Une réflexion contemporaine sur le sacré
Au-delà de la beauté des œuvres, « Divine Egypt » interroge notre rapport au divin. Les Égyptiens anciens répondaient aux grandes questions de l’existence en imaginant un cosmos habité de forces protectrices et créatrices. Le Met propose ainsi un dialogue entre savoir archéologique, pensée symbolique et sensibilité actuelle, rappelant la puissance durable de cette civilisation millénaire.





