par Galal Aref
Al-Akhbar
Dès la décision du groupement « OPEP + », qui comprend des membres de « l’OPEP » en plus de la Russie et de 12 autres pays producteurs de pétrole, de réduire la production, la Maison Blanche a rapidement annoncé la colère américaine, et que le président Biden était frustré par la décision de lOPEP, ajoutant que l’Amérique prendra toutes les mesures pour faire face à la situation.
On tente d’atténuer les réactions à la décision en soulignant que la réduction réelle sera de l’ordre d’un million de barils et non de deux millions comme stipulé dans la décision, et qu’il existe un excédent sur le marché supérieur à celui dû à la stagnation qui domine l’économie mondiale, et que la situation sera réexaminée tous les deux mois…mais tout cela ne veut rien dire pour les gros consommateurs car ils voient les prix du pétrole commencer à augmenter dès que la décision est rendue, et c’est le cas qui ne va pas calmer la situation dans un marché déjà turbulent, et à la lumière d’une crise économique massive dont tout le monde souffre.
Mais le choc américain va au-delà de tout cela vers les plus grands risques du point de vue de l’administration américaine: ce sont les élections législatives de mi-mandat où les démocrates risquent de perdre la majorité simple dans une ou les deux chambres du Parlement, ce qui restreint la marge de manœuvre du président Biden dans la seconde moitié de son mandat . Il ne fait aucun doute que l’augmentation du prix de l’essence pour le consommateur américain portera un coup sévère, mais aussi au président Biden et aux démocrates.
Loin de là, l’économie américaine est capable d’absorber la situation et de l’affronter. Mais le plus dangereux réside peut-être dans l’aspect politique de la décision. Les énormes efforts déployés par Washington et les pressions qu’il a exercées avant la réunion de l’OPEP+ ont été révélés, et elles n’ont tous pas empêché la décision d’être rendue. Au contraire, la limite maximale a été prise pour réduire la production !! Ce qui signifie la détérioration de l’influence américaine dans les pays qui possèdent 80 % des réserves mondiales de pétrole !
La situation est exacerbée par le fait que la décision intervient avec la participation de la Russie et en sa faveur, après tous les efforts frénétiques déployés par Washington pour assiéger la Russie, lui imposer des sanctions et l’isoler politiquement et économiquement. La décision vient confirmer que la Russie nest pas isolée et qu’elle construit un partenariat efficace dans une région dangereuse alors que l’Amérique avait le dernier mot dans les décisions !!
Lié à cela, les alliés européens de la guerre en Ukraine souffrent suffisamment des conséquences de la guerre, dun manque d’énergie, d’une énorme hausse des prix et de la multiplication des budgets darmement (!!) et la peur en Europe est en hausse de la poursuite et lexpansion de la guerre, et de la détérioration de l’économie. Washington devra apporter des réponses aux interrogations européennes qui s’intensifient sur l’insistance américaine à poursuivre la guerre que Washington mène à distance et que l’Europe mène sur ses frontières brûlantes, et dans ses capitales menacées !!
Au milieu de tout cela, nul n’accorde attention à l’intérêt des peuples, qui souffrent, surtout dans les pays pauvres et qui paient le prix de la lutte des puissants… avec une crise alimentaire, des prix élevés et une stagnation économique. A ces peuples, il manque encore une plateforme qui le rassemble et pour que le monde entende sa voix, alors qu’il la fait une fois par le biais du Mouvement des pays non alignés, dont l’Égypte était lun de ses dirigeants les plus éminents. Le monde change et le chemin vers le changement est difficile et douloureux. Mais il n’est ni juste ni logique que les anciens luttent pour linfluence, et les peuples paient le prix de la lutte !!