Le mardi soir du 17 octobre, un tir de roquette a touché l’hôpital Al-Ahli, faisant plusieurs centaines de morts et de blessés. Au lendemain de cette attaque, dont Tel Aviv et Gaza se rejettent la responsabilité, les condamnations internationales se multiplient.
- Egypte : Violation manifeste du droit international
Le président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi a condamné avec la plus grande fermeté « le bombardement israélien » de l’hôpital Ahli, qui a entraîné « la mort de centaines de victimes innocentes » parmi les citoyens palestiniens. Il a qualifié ce « bombardement délibéré » de « violation manifeste du droit international ».
- Ligue arabe
Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a appelé mardi « l’Occident à faire cesser immédiatement la tragédie » à Gaza. « Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice », a-t-il prévenu.
- L’Arabie saoudite
L’Arabie saoudite a dénoncé une « violation de toutes les lois et normes internationales », pointant du doigt la poursuite par Israël « des attaques contre les civils ».
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- La France
Le président Emmanuel Macron a condamné la frappe qui a touché l’hôpital Al-Ahli de Gaza le mardi 17 octobre et a souligné que « rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles ».
« La France condamne l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza qui a fait tant de victimes palestiniennes. Nous pensons à elles. Toute la lumière devra être faite », écrit le président de la République.
Il a également appelé à l’ouverture « sans délai » de l’accès à la bande de Gaza pour l’aide humanitaire.
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UE-Borrell : Des civils innocents payent le prix le plus élevé
De son côté, le président américain Joe Biden, qui s’est rendu en Israël hier mercredi, s’est dit « indigné et profondément attristé par l’explosion ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déploré qu’« une nouvelle fois, des civils innocents payent le prix le plus élevé ». « La responsabilité de ce crime doit être clairement établie et ses auteurs devront rendre des comptes », a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lui déclaré : « Les mots me manquent. Cette nuit, des centaines de personnes ont été tuées, de manière horrible, dans l’attaque de l’hôpital Al Ahli Arab, y compris des patients, des soignants et des familles qui s’étaient réfugiés dans et autour de l’hôpital. Une fois de plus les plus vulnérables (sont touchés). C’est totalement inacceptable ».
ONU- Guterres appelle à un cessez-le-feu
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, qui doit se rendre en Égypte, frontalière de la bande de Gaza pour évoquer l’aide humanitaire, s’est dit « horrifié ».
« Je suis pleinement conscient des profonds griefs du peuple palestinien après 56 ans d’occupation, a souligné Antonio Guterres. Mais aussi graves que soient ces griefs, ils ne peuvent justifier les actes terroristes commis par le Hamas le 7 octobre. Et ces attaques ne peuvent justifier la punition collective des Palestiniens », a souligné le chef de l’ONU.
Antonio Guterres a par ailleurs appelé à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans le conflit entre Israël et le Hamas.
À la demande de la Russie et des Émirats arabes unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion d’urgence hier mercredi 18 octobre et allait se prononcer juste avant sur une résolution portée par le Brésil pour tenter de trouver une position commune sur la guerre entre Israël et le Hamas.
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Journée de deuil en Iran
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a, lui, décrété une journée de « deuil public » hier mercredi et prédit que l’attaque contre l’hôpital allait se retourner contre Israël et son allié américain.
Libye : « Notre âme pour Gaza »
En Libye, plusieurs centaines de personnes sont sorties manifester leur colère dans les villes libyennes, notamment dans la capitale Tripoli. Des centaines de manifestants de tous âges, brandissant des drapeaux palestiniens et se couvrant pour certains le visage avec des keffiehs palestiniens, y ont sillonné les artères du centre-ville avant de converger vers la place des Martyrs, scandant des slogans de soutien aux habitants de Gaza et dénonçant la frappe contre l’hôpital à Gaza par « l’ennemi sioniste ». « Nous donnons notre âme et notre sang pour Gaza », ont-il scandé à Tripoli comme à Misrata, une ville située à 200 kilomètres plus à l’ouest.
Plus tôt, Abdelhamid Dbeibah, chef du gouvernement d’unité nationale libyen, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, a condamné le tir sur l’hôpital, le qualifiant de « crime ignoble ». « Nous dénonçons ce crime qui a dépassé toutes les limites, et j’appelle tous les pays du monde et les grandes puissances en particulier, à mettre un terme à ces crimes et à ouvrir des couloirs pour acheminer l’aide humanitaire dans le secteur assiégé », a-t-il dit sur X. « Prendre pour cible des hôpitaux et des sites civils « constitue un crime de guerre. Cette agression doit cesser », a-t-il affirmé.
- Tunisie
Des manifestants se sont aussi groupés sur l’avenue Bourguiba et ont marqué une pause devant l’ambassade de France afin de protester contre la façon dont les médias français rendent compte du conflit entre le Hamas et Israël.
L’Horreur absolue
Les victimes se comptent par milliers
Après un tir sur l’enceinte d’un hôpital de la ville de Gaza. Très vite, de vives condamnations venues du monde entier se sont multipliées. Dans le même temps, des manifestations ont éclaté dans les rues d’Amman (Jordanie), Tunis (Tunisie), Beyrouth (Liban) ou Téhéran (Iran). Et les victimes se comptent par des milliers.
Sur son site Internet, l’hôpital Al-Ahli se définit comme « un havre de paix et de compassion au milieu du chaos », qui soigne gratuitement les personnes les plus pauvres de la région.
L’Église épiscopale à Jérusalem, qui gère l’hôpital, a condamné une attaque « brutale » survenue « durant des frappes israéliennes », dénonçant un « crime contre l’humanité ». Le Croissant rouge palestinien a, lui, dénoncé un « crime de guerre », qui a fait « des centaines » de victimes civiles, « dont des femmes, des enfants, des personnels de santé ».
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, l’armée israélienne bombarde quotidiennement cette enclave de 362 km2, jurant d’éliminer le mouvement Hamas. Ces frappes, qui ont entraîné selon l’ONU le déplacement d’un million de personnes, dont de nombreuses ont trouvé refuge dans des hôpitaux, ont déjà fait plus de 3 000 morts, en majorité des civils, dont des centaines d’enfants.
Les enfants, premières victimes
L’Unicef appelle depuis plusieurs jours à une pause humanitaire à Gaza. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance déplore le nombre « sidérant » de victimes. Selon l’Unicef, « dans l’État de Palestine, au moins 2 808 personnes dont 724 enfants sont décédés et plus de 9 938 autres ont été blessées ».
Face à cette tragédie, le Fonds des Nations unies pour l’enfance ne cesse de lancer des appels à une pause humanitaire, dénonçant « le nombre de victimes est sidérant des deux côtés ».
Dans la bande de Gaza, les maisons et les infrastructures essentielles sont en ruine et plus de 600 000 personnes ont déjà fui leur domicile », peut-on lire dans un communiqué.
Lundi soir, l’organisation déplorait la coupure de l’électricité et la privation d’eau potable, qui laisse « des enfants et familles obligées d’utiliser l’eau sale des puits, augmentant ainsi les risques de maladies d’origine hydrique ». « La situation est catastrophique, marquée par des bombardements incessants et une augmentation massive des déplacements d’enfants et de familles. Il n’y a pas d’endroits sûrs », a réagi dans un communiqué Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF France.
Dans son appel, l’organisation demande un cessez-le-feu immédiat, la « protection pour chaque enfant »