L’Égypte conjugue préservation du patrimoine sacré et développement durable pour un tourisme spirituel unique au monde.
Au cœur du Sud-Sinaï, l’un des lieux les plus sacrés de la planète connaît une renaissance harmonieuse. Depuis 2021, le gouvernement égyptien œuvre à un ambitieux projet visant à valoriser le Mont Sinaï et ses environs, tout en respectant son caractère spirituel universel. Cette initiative s’inscrit dans la vision nationale de développement durable et de promotion du tourisme culturel, pilier essentiel de l’économie égyptienne.
Par Marwa Mourad
Avec plus de 12 % du PIB généré par le secteur touristique, l’Égypte s’impose comme une destination mondiale majeure. Des monuments millénaires aux stations balnéaires de la mer Rouge, le pays a su conjuguer histoire, nature et hospitalité. Le Mont Sinaï, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vient désormais enrichir cette offre, en proposant un modèle inédit de tourisme spirituel et écologique.
Un symbole de dialogue entre les religions
Lieu vénéré par les trois grandes religions monothéistes — christianisme, islam et judaïsme —, le Mont Sinaï incarne un message de foi, de paix et de fraternité. Selon les traditions bibliques et coraniques, c’est ici que Moïse reçut les Tables de la Loi. Le site abrite également le monastère Sainte-Catherine, fondé au VIe siècle et considéré comme le plus ancien monastère chrétien encore en activité.
Protégé par l’Église grecque orthodoxe et soutenu par l’État égyptien, le monastère conserve ses trésors spirituels : manuscrits anciens, icônes et la plus ancienne copie du Nouveau Testament. Autour, la tribu bédouine Jebeleya, gardienne du lieu depuis des générations, participe pleinement au développement local. Ses membres deviennent des partenaires du projet, contribuant à l’accueil des visiteurs et à la valorisation des traditions du désert.
Modernisation et respect du sacré
Les travaux engagés dans la région visent avant tout à faciliter l’accès des pèlerins et touristes, tout en préservant l’authenticité du site. De nouvelles infrastructures respectueuses de l’environnement — routes discrètes, hébergements à faible empreinte écologique, centres d’interprétation — sont conçues dans un esprit de sobriété et d’harmonie paysagère.
L’Égypte a réaffirmé auprès de l’UNESCO son engagement à maintenir la protection intégrale du Mont Sinaï et du monastère Sainte-Catherine. Le site conserve son identité religieuse et culturelle, et demeure un espace de prière, de silence et de contemplation.
Ce modèle alliant foi, culture et développement constitue une vitrine du savoir-faire égyptien en matière de tourisme durable.
Une destination pour le monde entier
À l’horizon 2028, le Mont Sinaï devrait accueillir des millions de visiteurs venus du monde entier pour vivre une expérience à la fois spirituelle et culturelle. Loin du tourisme de masse, le projet met l’accent sur la qualité de l’accueil, le respect du site et la rencontre humaine.
Les nouveaux circuits proposeront aux visiteurs de découvrir non seulement le monastère et le sommet du Mont Sinaï, mais aussi la richesse naturelle du désert environnant : vallées, oasis, et sentiers de randonnée adaptés à toutes les générations.
Les Bédouins, désormais formés comme guides et hôtes, joueront un rôle central dans cette expérience, partageant leur histoire et leur mode de vie ancestral.
Le Mont Sinaï, un pont entre ciel et terre
En développant ce site unique, l’Égypte offre au monde un modèle de coexistence entre modernité et sacralité. Le Mont Sinaï devient le symbole d’un tourisme éclairé, porteur de valeurs spirituelles et humaines.
Ce projet incarne la vision d’un pays qui avance avec confiance, en préservant son âme et son histoire, tout en ouvrant grand ses portes au dialogue des civilisations.
Le Mont Sinaï, terre de révélation et de paix, s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire : celle d’un patrimoine vivant, partagé et transmis avec respect aux générations futures.





