Le ministère du Tourisme et des Antiquités déploie des efforts sans cesse visant à restaurer et développer les sites archéologiques et les musées de la République ainsi qu’à améliorer l’expérience touristique. Cela s’est traduit lors de la tournée d’inspection au musée de Rachid afin de voir les derniers développements du projet de restauration et de développement du musée.
Art, magie et beauté, c’est ainsi qu’on peut décrire la perle du Nil, la ville éternelle de Rosette. C’est avec ces mots que le Musée national de Rachid accueille ses visiteurs. Il retrace l’histoire d’un peuple qui a résisté aux attaques et met l’accent sur le rôle politique et culturel de la ville. Le musée occupe depuis 1959, l’une des 22 maisons historiques de Rachid, qui porte le nom de son constructeur et propriétaire Hussein Arab Killi, l’un des héros de la ville qui a fait face à l’armée britannique lors de la bataille de 1807, dirigée par le général Fraser. Il est devenu gouverneur de Rachid entre 1844 et 1849. La maison a été bâtie au XVIIIe siècle. Le bâtiment est composé de trois étages. Le rez-de-chaussée était autrefois destiné à accueillir les commerçants étrangers.
Le musée de Rachid compte une multitude de pièces d’antiquités islamiques et des documents rares de l’époque ottomane. Dr Mohammed Ismail Khaled, Secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités, a souligné l’importance de ce projet ainsi que la valeur historique de la maison archéologique dans laquelle se trouve le musée, qui ajoutera à la ville de Rosette une nouvelle attraction touristique parmi ses attractions distinguées.
Le projet de développement du musée contribuera à enrichir l’expérience touristique des Egyptiens et des touristes visitant la ville, en mettant en lumière l’histoire de la ville de Rosette à travers les remarquables collections archéologiques qu’il contient qui racontent l’histoire de la ville et de son patrimoine à travers les âges.
Le premier étage était réservé aux hommes de la famille, avec une salle de réception, et le dernier étage était consacré aux femmes qui suivaient tout ce qui se passait à l’intérieur sans être vues par les hommes à travers des moucharabiehs. Bien que ce musée soit restauré à plusieurs reprises en 1985 et 2009, le gouvernorat a alloué, dans le cadre du plan actuel de réaménagement de la ville, une somme de 7 millions de L.E. à sa réhabilitation. Les responsables souhaitent renouveler sa muséologie. « Nous cherchons à ajouter à l’exposition de nouvelles pièces, surtout que les missions archéologiques opérant à Rachid découvrent tous les jours de nouvelles pièces de différentes époques », souligne Saïd Rakha, directeur du musée.
200 pièces islamiques sont exposées. Une copie de la pierre de Rosette, est placée à l’entrée du musée. Celle-ci a été offerte par le musée londonien en 2009 au Musée de Rachid après sa restauration. Le musée expose aussi un précieux document dont l’original se trouve au Musée égyptien du Caire : une copie du contrat de mariage du général Menou, 3e général de l’expédition française, avec la jeune Egyptienne Zobeida, fille du grand marchand Mohamad Al-Baouab. Il s’agit du premier mariage franco-égyptien documenté. Outre ces pièces, le visiteur aura l’occasion de connaître les différentes armes ottomanes, les uniformes des officiers de cette époque, ainsi qu’une collection inédite de pièces de monnaie en or. Le musée comprend encore des images de batailles, de la vie de famille, des industries artisanales et populaires, des manuscrits et des outils de la vie quotidienne. Une collection d’armes des XVIIIe et XIXe siècles est également présente. Le musée expose également quelques antiquités islamiques récemment découvertes y compris les pièces de monnaie et la poterie islamiques.
D’autre part, M. Moamen Osman, chef du Secteur des Musées au Conseil Suprême des Antiquités a expliqué que le projet de développement et de restauration du musée comprend la restauration du bâtiment archéologique en général, en tenant compte de la préservation de ses éléments architecturaux uniques, en plus de l’élaboration d’un plan pour développer le scénario d’exposition du musée.
Enrichir l’exposition muséale du musée en recréant une simulation de la bataille de Rosette contre les anglais. Consacrer une salle pour les hologrammes et une salle pour exposer les documents les plus importants liés à la ville de Rosette, y compris des rapports, de la correspondance, des peintures, des photographies et des cartes de voyageurs et d’orientalistes liés à la ville de Rosette, comptent encore parmi les travaux de rénovation du musée.
Egalement, profiter du jardin muséal du musée, d’une superficie de 4 000 mètres carrés, développer son exposition muséale extérieure, en plus de doter le musée d’une bibliothèque qui comprend une précieuse collection de livres et de références historiques et patrimoniaux lié à la ville de Rosette.
Il est à noter que le musée joue un rôle important dans la communication et l’organisation de nombreux ateliers et d’événements culturels, patrimoniaux et artistiques correspondant à tous les âges et aux différentes tranches sociétales. Et ce afin de sensibiliser le public à la culture et à l’archéologie et de lui faire découvrir l’histoire ancienne de la ville de Rosette.
Le musée fut inauguré pour la première fois par le président Gamal Abdel Nasser le 19 septembre 1959. Cette occasion a été adoptée comme fête nationale de la ville de Rachid.