


C’est l’origine des mondes culturels. Le musée du Caire est le fruit du processus de préservation du patrimoine égyptien. Il possède la particularité d’avoir été construit en souvenir des anciens Égyptiens afin de préserver un patrimoine devenu celui de l’humanité. Afin de préserver l’héritage national et d’empêcher les pilleurs de s’emparer des pièces archéologiques et des reliques pharaoniques inestimables, un service spécialisé a été mis en place.
Le Musée Egyptien du Caire, situé sur la place emblématique de Tahrir dans le centre-ville, est le plus grand musée du monde consacré entièrement à l’antiquité égyptienne. Dans son imposant bâtiment ocre-jaune, il abrite des collections exceptionnelles de plus de 160 000 pièces issues des sites de fouilles de tous les coins de l’Egypte. Des collections tellement riches qu’elles représentent tous les aspects de l’art égyptien durant plus de 3000 ans : des statues et statuettes, des momies, des vases, des objets sacrés, des bas-reliefs, des bijoux, des stèles, des figurines et bien d’autres. “Pour tous les égyptologues, le musée place Tahrir est un poumon”, déclare avec ferveur Guillemette Andreu-Lanoë, égyptologue et ancienne directrice du département des Antiquités égyptiennes du Louvre.
Un poumon qui respire dans un imposant monument de style néoclassique : l’un des plus importants et célèbres établissements au monde entièrement consacré à l’Antiquité égyptienne, avec quelque 120 000 pièces présentées dans plus de 50 salles.
Les racines du Musée Egyptien du Caire remontent au mois de décembre 1829, lorsque Jean-François Champollion, déchiffreur des hiéroglyphes et père de l’égyptologie, remet une note à Méhémet Ali, wali d’Égypte de 1805 à 1848, concernant la conservation des monuments de l’Égypte. Il conseille au vice-roi de créer un endroit pour rassembler et conserver toutes les trouvailles des fouilles archéologiques dans son pays.
En 1892, l’archéologue Jacques de Morgan, fraîchement nommé directeur du service des antiquités égyptiennes, soumet au conseil des ministres égyptien la construction d’un nouveau bâtiment au cœur de la capitale. En 1895, le projet de l’architecte Marcel Dourgnon, architecte marseillais diplômé de l’école supérieure des Beaux-Arts, est choisi parmi les 67 projets soumis au concours international pour être érigé place Tahrir. Il fut inauguré le 15 novembre 1902, après cinq ans de travaux.
Les beaux jardins du Musée Egyptien du Caire sont jonchés de statues monumentales et agrémentés d’un bassin planté de papyrus, une plante largement exploitée en Egypte antique pour écrire sur des parchemins fabriqués de cette plante sacrée. A l’ouest de ces jardins, un homme de bronze coiffé d’un tarbouche (couvre-chef traditionnel de dignitaires égyptiens de l’époque) veille sur son mausolée. Il s’agit d’Auguste Mariette, qui en reconnaissance à ses efforts, a reçu du gouvernement égyptien le titre de Pacha.
A la mort d’Auguste Mariette, sa dépouille n’a pas été rapatriée en France, mais a été inhumée en Egypte, dans les jardins du palais de Gizeh. Elle a été plus tard transférée dans les jardins de ce musée en 1904, deux ans après son inauguration. La bâtisse néoclassique de la place Tahrir n’est plus en mesure d’exposer les découvertes qui s’accumulent dans les réserves, à la faveur de la moindre tranchée creusée dans le sol égyptien. C’est pour cela qu’un énorme chantier au pied du plateau de Gizeh, destiné à construire un nouveau musée, est lancé. Ce nouveau bâtiment baptisé le Grand Musée Egyptien ouvrira ses portes au public dans un futur très proche.





