Philippe Mabille
Omicron, le variant springbok qui vient de sortir, a failli s’appeler Nu. Les bourses s’affolent. Les Français attendent 25 millions de piqûres pour garder leur pass. La transition énergétique passe par la bataille des métaux stratégiques. Et autres informations à ne pas rater de la semaine écoulée. C’est le sparadrap du capitaine Haddock, en moins drôle.
A ceux qui espéraient passer les congés de Noël tranquille, l’irruption soudaine du nouveau variant B.1.1.529 originaire d’Afrique du Sud (encore) – appelé provisoirement Nu par l’OMS avant d’être rebaptisé Omicron – montre qu’on est encore loin d’être débarrassé de la crise sanitaire. Entre le ministre allemand de la Santé qui a frappé les esprits avec sa formule choc – « vacciné, guéri ou mort » avant la fin de l’hiver -, l’OMS qui prédit (avant Omicron) 700.000 décès supplémentaires en Europe, épicentre de l’épidémie et la France qui conditionne le maintien du pass sanitaire à un rappel vaccinal entre le 5ème et le 7ème mois après la dernière dose, le coup de froid est brutal.
Potentiellement encore plus contagieux que le déjà très virulent Delta qui nous empoisonne, Omicron pourrait contourner les barrières immunitaires des vaccins actuels. Il n’en fallait pas plus pour provoquer un Black Friday, un vendredi noir, sur les marchés financiers, à la recherche d’un prétexte pour prendre leur souffle, avec une chute spectaculaire des bourses mondiales ce vendredi.
A Paris, l’indice CAC 40 a quand même perdu 4,75%, passant largement sous les 7000 points franchis dans l’euphorie de novembre. L’occasion de faire les soldes pour les boursicoteurs optimistes, estime Eric Benhamou, pour qui «cette consolidation pourrait inciter les investisseurs à reprendre du risque sur les actions à meilleur prix». Dans les salles de marché, on fanfaronne : «non, le variant Nu ne nous mettra pas tous à poil!». Voire… Alors que déjà, les frontières commencent à se refermer à l’exemple du Maroc, comme l’écrit Léo Barnier, la reprise économique est-elle menacée ?, s’interroge Grégoire Normand. Pour l’instant, le moral des chefs d’entreprise résiste bien malgré l’annonce du gouvernement de nouvelles mesures de restrictions, sans confinement et couvre-feu, pour l’heure.