Se parfumer est un art ancestral et un grand plaisir. Dans toutes les civilisations, le parfum était signe de richesse, d’opulence et d’élégance. Il l’est encore. De tout temps, tout le monde a cherché à se parfumer par mille et une façons. Mais se parfumer n’est pas si inoffensif, il peut être la cause de pas mal de problèmes de santé. Un regard de près sur ce liquide qui renferme autant de joie, de bonheur, d’affirmation de soi autant que de souvenirs.

De l’Antiquité au Moyen Âge, on utilise des substances végétales, mais aussi animales (ambre, musc), pour se parfumer. L’usage est notamment médical : les bonnes odeurs auraient des propriétés désinfectantes, qui protégeraient des épidémies. À partir de la Renaissance, on se parfume pour le plaisir, mais aussi par nécessité : l’hygiène décline alors.

Le parfum signe de raffinement

De tout temps, hommes et femmes ont aimé se parfumer. Tout comme nous, nos ancêtres savaient la différence entre odeur nauséabonde et fragrance agréable -même si dans ce domaine aussi les goûts sont multiples. Savoir que l’on sent bon permet notamment de conforter l’estime que l’on a de soi : car on se parfume pour soi-même mais également pour les autres.

Le parfum marqueur de richesse

Extraire les parfums à partir de substances naturelles odoriférantes est un art ancien et noble. Un art difficile aussi et qui coûtait terriblement cher. C’est pourquoi les onguents et autres absolues étaient autrefois réservés à une élite sociale. De nos jours, acheter ou offrir un parfum de luxe  reste un marqueur de richesse, même si des prix plus accessibles ont permis qu’ils se soient démocratisés.

L’invasion des parfums dans nos intérieurs

Aujourd’hui, produire des arômes ou des fragrances à partir de la chimie ne coûte presque plus rien. Ce prix dérisoire autorise leur utilisation presque partout.

Pratiquement tous les produits d’entretien en contiennent : les lessives et les adoucisseurs, les liquides vaisselles, les nettoyants pour vitres, pour les sols, le papier toilette, etc. Difficile de faire son ménage sans un produit parfumé.

Dans la salle de bains, c’est la même chose. Les savons liquides ou solides, les déodorants, les cosmétiques, les shampoings ou après-shampoings : tous sont parfumés. Et tous avec des fragrances différentes !

Pour peu que l’on décide d’utiliser du désodorisant d’intérieur pour “purifier” l’atmosphère, on se rend compte que l’on baigne toute la journée dans un mélange permanent d’odeurs d’origine chimique très nombreuses.

Un arôme artificiel est destiné à améliorer la flaveur (le goût et l’odeur) d’un produit industriel. Ils sont de trois sortes. D’abord, les « arômes naturels », obtenus en concentrant le produit de base, par exemple du jus de citron. Ensuite, les « arômes identiques au naturel », à base de molécules de synthèse – en labo, on a recréé la molécule responsable de la saveur, la formule chimique est par exemple la même pour la vanilline naturelle et de synthèse. Les produits mentionnant « arôme naturel » peuvent donc contenir un produit de synthèse.

Pas si inoffensif le parfum !

Même s’il est très apprécié pour son odeur agréable et réconfortante, le parfum n’est pas un produit anodin. Ce dernier renferme bon nombre de substances synthétiques qui sont très souvent à l’origine des intolérances. Les substances naturelles ne sont pas innocentes pour autant : elles peuvent également provoquer des effets secondaires mauvais pour la santé. Certains hôpitaux d’Amérique du Nord interdisent même aux employés de se parfumer ! Le parfum possède des composants très volatils qui peuvent être dangereux pour certaines personnes comme les femmes enceintes et leur bébé. Il est déconseillé de vaporiser du parfum à même la peau, rapporte le Parisien.

Et le Parisien d’ajouter : “Savez-vous que les réactions face à ces essences sont différentes en fonction de chaque individu ? Si pour certaines personnes, il est agréable de se rendre dans une parfumerie, cela peut devenir un calvaire pour d’autres ! Les odeurs se mélangent dans un espace restreint et sont parfois très prononcées. Or, une personne ayant une santé fragile sera encore plus sensible au parfum. Par exemple, si vous avez des problèmes respiratoires chroniques, les effluves s’avèrent être une vraie menace. Les symptômes d’asthme peuvent ainsi être déclenchés et amplifiés par de trop fortes odeurs. Quant aux hypersensibles chimiques, le fait de porter du parfum est inenvisageable”.

Les effets secondaires du parfum ne sont pas anodins. Ils peuvent survenir, que votre parfum soit composé d’ingrédients naturels ou synthétiques. Sans le savoir, vous pouvez par exemple être allergique à l’une des substances de votre fragrance ! Les manifestations sont diverses et dérangeantes : difficultés respiratoires, irritations des yeux et du nez, éruptions cutanées, etc. Sachez qu’un parfum n’est pas fait pour être porté au soleil. Non seulement l’odeur change complètement, mais le risque de photosensibilisation existe bel et bien. L’apparition de maux de tête, parfois très douloureux, peut survenir chez les personnes sensibles à l’alcool ou à divers composants présents dans le parfum.

Les raisons de se parfumer sont diverses et c’est un geste anodin que vous faîtes machinalement. Cependant, les composants ont de quoi effrayer ! De nombreux parfums ou eaux de toilette ont été pointés du doigt dans une étude menée par Greenpeace. La présence de phtalates et de musc de synthèse est potentiellement dangereuse et peut entraîner de graves conséquences. Ces produits, une fois absorbés par le corps, sont soupçonnés d’être cancérigènes ou de causer des désordres dans le système nerveux. Mieux vaut donc ne pas se parfumer de manière trop abondante et éviter tout contact avec la peau !

Idem pour les parfums d’intérieur qui émettent une fragrance supposée masquer les odeurs, mais certains d’entre eux ne seraient pas bons pour la santé.

L’air des habitations est souvent plus pollué que l’air extérieur et certains parfums d’intérieur pourraient être nocifs pour la santé. Par exemple, les désodorisants. “Certes, ils masquent les odeurs, mais ils projettent aussi des particules toxiques qui restent en suspension pendant des heures, et donc susceptibles de créer des allergies”, explique la journaliste Dorothée à FranceInfo. Certains peuvent même contenir du formaldéhyde, une substance classée par les autorités de santé comme cancérigène.

Même alerte pour les bougies, dont il faut se méfier, car “beaucoup d’entre elles contiennent de la paraffine, une substance dérivée du pétrole et elle est là encore classée cancérigène par les scientifiques. Et si, en plus, la bougie a un parfum synthétique, là, c’est vraiment un mauvais combo, car les propriétés toxiques vont grimper avec la combustion”, rapporte la journaliste.