Engagé dans la gestion et le développement du patrimoine culturel à l’Université Française d’Égypte (UFE), l’archéologue Dr Fekri Hassan inspire un très vif intérêt à l’archéologie, la géologie et l’égyptologie. Spécialisé dans la période prédynastique, le géant archéologue a passé plus de quarante ans à creuser, chercher, analyser et révéler les secrets du sol égyptien.
Un riche parcours durant lequel, il a réussi à tracer de grandes théories archéologiques. Ancien responsable de nombreuses missions archéologiques, le passionnant professeur, a emprunté ses traces dans certains chantiers à la Haute Égypte, à Siwa, à Bahareya, à Nagada, à Qéna, à Dechna, à el-Qarnah à Louxor, au Liban, en Jordanie, en Algérie et aux Etats-Unis. Le Progrès Dimanche a rencontré cet éminent professeur qui a expliqué aux lecteurs l’importance de la préservation du patrimoine culturel ainsi que son travail dans le désert occidental.
Son nom est associé aux diverses organisations internationales et locales, à savoir l’Unesco, l’UNDP, le Cultnat et l’UFE. Son expérience académique – Professeur à l’Institut d’archéologie de l’University College de Londres et à l’Université d’Etat de Washington- n’a pas limité sa passion envers l’archéologie sur le terrain. Dr Fekri Hassan, est lui-même passionné par son travail quand il raconte son riche parcours qui associe l’archéologie d’une part et le patrimoine d’autre part.
« Un archéologue étudie les antiquités, donc il est important de comprendre la relation qui existe entre les antiquités et la société qui l’entoure. Par exemple dans le cas des pyramides : il est nécessaire de comprendre le lien existant entre les pyramides, la société ancienne et moderne. Le domaine de l’archéologie est capital. Grâce à cela, on comprend notre passé qui pourrait nous permettre de changer notre futur vers ce qu’il y a de meilleur. », a-t-il débuté.
En effet, Dr Fekri considère la construction des pyramides comme étant le premier méga projet national de l’Histoire de l’Égypte. « Il ne s’agit pas de grands rochers, mais du génie de ce projet qui est dans la gestion. En plus, on n’ignore jusqu’à présent pourquoi les tailles des pyramides diffèrent- elles, ainsi que le choix de leur emplacement. Cela demeure toujours une énigme. Et c’est d’où vient l’importance d’étudier les circonstances et l’entourage des pyramides. Cela s’inscrit dans le cadre du patrimoine historique. », a renchéri le géant archéologue tout en ajoutant que la préservation du patrimoine culturel contribuera à mieux le comprendre.
Les fouilles avec des laboratoires portables
Pour ses travaux de fouilles, Dr Fekri ne cesse de faire des études avant et après son travail d’excavations. Ce géant archéologue explique que les archéologues vivaient dans une ambiance extrêmement difficile, surtout si leurs chantiers se localisaient au milieu du désert. « Sur les chantiers de fouilles, nous vivons dans des tentes. Normalement, j’amène avec moi tous les équipements nécessaires pour faciliter ma mission. Parmi ses équipements importants, il y a un laboratoire portable pour m’aider lors du travail. », a-t-il dit avant d’ajouter que quand la mission entame le travail, on établit des capteurs dans le sol qui détecte toute variation de poids à une profondeur d’un mètre ou de deux mètres. « On prend des échantillons de sol, ensuite on analyse le phosphate. Pourquoi le phosphate ? Car les êtres vivants laissent des traces de phosphate dans le sol, et donc cela prouve qu’il y avait une vie un jour dans ce lieu. », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’ancien conseiller du ministre des Antiquités a créé une nouvelle science appelée « micro-archéologie ». « Nous séparons les échantillons et nous les catégorisons : tous ceux qui sont plus grands de 2 ml sont mis à part, ensuite, on écarte les petits morceaux selon leur composition : le charbon, les os, les plantes, etc. D’après l’analyse, on peut distinguer l’emplacement de chaque activité, c’est-à-dire, ici ils mangeaient, de l’autre côté, ils fabriquaient des outils ou n’importe quoi, dans ce coin, ils dormaient, … », a-t-il expliqué avec enthousiasme.
Selon Dr Hassan, le travail dans ce domaine exige une grande patience et un travail sans arrêt.