Al-Gomhouriya
Par Abdel Razek Tawfik
Le monde est dans une course pour adopter les mesures nécessaires à assurer ses besoins en denrées de base et préserver la sécurité alimentaire des pays et des peuples dans le cadre des répercussions de la crise économique mondiale engendrée par la guerre russo-ukrainienne. Un état d’inquiétude règne sur les pays du monde de crainte d’une pénurie de denrées de base, affirme Abdel Razek Tawfik dans un article publié dans le quotidien Al-Gomhouriya.
D’ailleurs, la manière avec laquelle l’Egypte agit avec les répercussions de la crise économique mondiale doit être saluée notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire. Il faut souligner les mégaprojets agricoles qui ont contribué à réaliser une sorte de stabilité et une autosuffisance dans certaines denrées (…)
Pour ce qui est de la production de viande et de lait, il faut souligner la création de fermes de bétail, l’encouragement des petites entreprises, l’importation de races de bétail à haute productivité en viande et en lait…
Sécurité alimentaire
L’Etat déploie des efforts pour garantir la sécurité alimentaire et fournir les besoins de son peuple à travers des projets liés à l’agriculture. Citons le projet national de silos, les réservoirs de denrées stratégiques comme les produits pétroliers et les huiles alimentaires.
En fait, ces projets géants et la vision clairvoyante appliquée depuis sept ans ont rendu l’Etat égyptien capable de faire face à la crise économique mondiale.
L’Etat s’efforce de fournir les besoins des citoyens dans un contexte très critique, que ce soit en ce qui concerne la difficulté d’obtenir les denrées alimentaires, la montée de l’inflation, ou la flambée des prix et les coûts du transport, sans oublier la hausse des prix des carburants.
Une question est à poser : est-ce que le citoyen se rend compte de ces défis ? Est-il conscient du fait que la disponibilité des denrées est beaucoup plus importante que la fluctuation de leurs prix et est tout à fait loin du contrôle de tout gouvernement ? Est-il conscient que l’Etat assume la charge la plus grande de la hausse du coût des produits ?
Surpopulation
Le citoyen est-il conscient de la difficulté de ces défis dans un pays dont la population a atteint les 104 millions d’âmes ? En fait, le citoyen doit prendre en considération le risque de la croissance démographique incontrôlée.
Il faut parvenir à une vérité : le taux de croissance économique doit être le triple de celui de la croissance démographique pour que le citoyen sente une amélioration des conditions et des recettes de la croissance. (…) Il n’existe pas d’équilibre entre les croissances démographique et économique en Egypte. Le citoyen doit assumer sa responsabilité dans ce dossier. Il doit être conscient des risques de la surpopulation (…)
Consommation
Encore une fois, l’Etat déploie de grands efforts pour fournir les besoins du citoyen mais quel rôle joue le citoyen ou le consommateur ? Agit-il avec la même façon de consommation des conditions ordinaires ? En temps de crise, la méthode de consommation doit changer.
Il faut consommer sans gaspillage (…) Il est temps de changer la culture et les modes de consommation dans notre société. (…)
Imaginons si le chef du Gouvernement avait annoncé que l’Etat ne pourrait plus subventionner ses citoyens comme l’a fait le Premier ministre britannique Boris Johnson. Et s’il y avait une pénurie de carburants, de pain ou de denrées de base ? (…)
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problèmes mais nous sommes sur la bonne voie. Je ne tiens pas le citoyen responsable des répercussions de la crise mondiale mais il doit prendre en considération les risques de la consommation en excès (…)
L’étrange est les émissions de télévision culinaires qui n’ont pas pris en considération la question de gaspillage et continuent à préparer des recettes luxueuses et coûteuses. Il faut au contraire sensibiliser les gens sur la réduction de la consommation et le recours à des alternatives moins chères (…)
Sensibiliser ne signifie pas uniquement de jeter la lumière sur les défis ou de combattre les fausses rumeurs mais ça signifie aussi de parler d’une consommation rationalisée (…)
Nous avons besoin d’une vision globale et d’une prise de conscience concernant les modes de consommation et les dépenses.
Il faut changer son attitude en temps de crise (…)