Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, a tenu une réunion avec Basil Rahmy, directeur exécutif de l’Agence de développement des micro, petites et moyennes entreprises (MSMEDA), afin de faire le point sur les efforts menés par l’agence dans les gouvernorats frontaliers.Au début de la rencontre, Basil Rahmy a présenté un rapport détaillant la contribution de l’agence dans ces régions, soulignant que l’Égypte compte 145 clusters productifs naturels, dont 63 % relèvent de l’artisanat traditionnel. Parmi eux, 25 clusters se situent dans les gouvernorats frontaliers : 7 à Marsa Matrouh, 6 à Assouan, 2 dans le Sud-Sinaï, 4 dans le Nord-Sinaï, 3 en mer Rouge et 3 dans la Nouvelle-Vallée.En partenariat avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), l’agence a œuvré à renforcer les capacités techniques des artisans, notamment les groupes féminins actifs dans la broderie et les travaux d’aiguille à Matrouh, Nord-Sinaï et Sud-Sinaï, ainsi qu’à promouvoir l’exploitation des déchets de palmier dans les gouvernorats d’Assouan et de la Nouvelle-Vallée. Ces initiatives visent à assurer la durabilité des activités artisanales et à accroître leur impact socio-économique.Entre juillet 2014 et août 2025, 2 259 projets artisanaux ont été financés pour une valeur totale d’environ 86,4 millions de livres égyptiennes. L’agence a également lancé la stratégie nationale pour l’artisanat et le patrimoine, présentée lors du salon “Turathna 2025”, qui a rassemblé 60 exposants, dont 58 % de femmes issues des gouvernorats frontaliers, générant 36 millions de livres de ventes et de contrats. Dix expositions locales ont aussi permis de réaliser 1,5 million de livres de transactions, tandis que trois participations internationales (Bahreïn, Chine et Royaume-Uni) ont rapporté 1,6 million de livres. L’agence prépare désormais deux nouvelles participations à des foires prévues au Sénégal et en Algérie.Basil Rahmy a précisé que la commission nationale de mise en œuvre de la stratégie 2025-2026 pour l’artisanat commencera ses travaux dans les prochains mois.Concernant le système du guichet unique, il a indiqué que, depuis juillet 2014, 14 000 licences temporaires ont été délivrées pour de nouveaux projets, et 12 000 licences définitives accordées. De plus, 1 361 licences ont permis de régulariser des activités existantes. Depuis juillet 2025, l’agence a activé un système de licences électroniques reliant les bureaux du MSMEDA aux centres de délivrance des licences du ministère du Développement local, permettant de traiter les demandes en dix jours maximum.Sur le plan du financement et de la formation, Moustafa Madbouli a salué les efforts de l’agence, rappelant que le volume total de financement accordé aux PME et microprojets dans les gouvernorats frontaliers atteint 4,9 milliards de livres égyptiennes depuis 2014, soutenant 128 290 projets et créant 228 597 emplois. En parallèle, les projets de développement communautaire et humain ont bénéficié de 232,6 millions de livres, générant 2,6 millions de journées de travail.De janvier à août 2025, 258 millions de livres ont été investis pour financer 1 961 projets, créant plus de 7 000 emplois. L’agence a également réalisé une étude complète sur les opportunités d’investissement dans les gouvernorats frontaliers, en coordination avec l’Autorité générale pour l’investissement (GAFI).Par ailleurs, plusieurs protocoles d’accord ont été signés avec des universités situées dans les gouvernorats frontaliers — Al-Arish, Roi Salman, Matrouh et Nouvelle-Vallée — afin de promouvoir la culture entrepreneuriale et encourager l’esprit d’entreprise chez les jeunes. Ces partenariats ont permis d’organiser plus de 40 ateliers et programmes de formation, de former 23 instructeurs spécialisés, et d’élaborer un contenu pédagogique sur l’entrepreneuriat destiné aux étudiants.Enfin, Moustafa Madbouli a souligné l’importance de la coordination entre les ministères, les universités et les partenaires de développement pour renforcer la culture du travail indépendant, accroître la sensibilisation financière, et soutenir les femmes et les jeunes dans les régions frontalières. Il a appelé à étendre les programmes de financement, de formation et d’appui aux PME, afin de favoriser une croissance inclusive et durable dans l’ensemble du territoire égyptien.