- Le financement concessionnel, condition essentielle au développement
- Israël doit se conformer au Droit humanitaire international et garantir la protection des civils
- Importance des règlements diplomatiques des conflits
- Accélérer la coopération à travers des projets conjoints dans des secteurs clés
Le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli a pris part, aujourd’hui dimanche, aux travaux du Sommet du Groupe BRICS, qui réunit les principales économies émergentes du monde. Cette participation reflète la volonté du pays de renforcer sa coopération avec les membres du Groupe et de contribuer activement aux discussions sur les enjeux économiques mondiaux.
Le chef du gouvernement a entamé son intervention lors de la session inaugurale, placée sous le thème “Paix, sécurité et réforme de la gouvernance mondiale”, en soulignant : “Au nom du président Abdel Fattah Al-Sissi, président de la République arabe d’Egypte, qui n’a malheureusement pas pu nous rejoindre aujourd’hui en raison d’un engagement lié à la situation au Moyen-Orient”.
Cette introduction a marqué le début d’une allocution axée sur les défis géopolitiques actuels et la nécessité d’une gouvernance mondiale plus équitable.
Le Dr Madbouli a souligné la gravité du contexte international, marqué par des crises multiples et interconnectées. “La tenue de ce Sommet intervient à un moment critique où nous faisons face à une série de défis mondiaux : tensions géopolitiques, menaces à la paix et à la sécurité, ralentissement économique inédit, explosion des niveaux d’endettement, changement climatique… et au cœur de tout cela, la tragédie humaine qui se déroule actuellement dans la bande de Gaza”, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a dénoncé fermement la guerre israélienne en cours contre la population civile palestinienne, la qualifiant de “la crise la plus grave de notre époque”.
“Cette guerre, qui dure depuis près de deux ans, a coûté la vie à plus de 55 mille civils palestiniens, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants. Cette guerre a également fait quelque 125 mille blessés”, a-t-il martelé.
Il a accusé Israël de commettre des violations systématiques du Droit international et humanitaire, non seulement à Gaza, mais également en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, notamment à travers la poursuite des activités de colonisation.
Le chef du gouvernement a rappelé, à cet effet, les efforts déployés par l’Egypte, en coordination avec le Qatar et les Etats-Unis, pour parvenir à un cessez-le-feu en janvier dernier. “Malgré l’accord trouvé le 15 janvier, l’agression israélienne contre les civils s’est poursuivie, en violation flagrante de cet engagement. Il est impératif de restaurer immédiatement le cessez-le-feu et de mettre un terme aux hostilités israéliennes. Israël doit se conformer au Droit humanitaire international et garantir la protection des civils”, a-t-il renchéri.
Il a également rejeté tout projet de déplacement ou d’expulsion des Palestiniens de Gaza, mettant en garde contre une telle mesure qui “compromettrait la solution à deux Etats et menacerait la stabilité de toute la région”.
Le Dr Madbouli a ensuite appelé les membres du Groupe BRICS à soutenir le plan arabo-islamique pour la reconstruction de Gaza, insistant sur la possibilité de reconstruire sans déplacer la population. “Nous invitons vos pays à participer activement à la prochaine conférence internationale pour la reconstruction de Gaza, que nous organiserons dès qu’un cessez-le-feu durable sera conclu”, a-t-il révélé.
Le chef du gouvernement a également évoqué l’élargissement du conflit, en dénonçant les agressions israéliennes contre le Liban, la Syrie et l’Iran. “Cette escalade régionale est extrêmement dangereuse. Elle constitue une violation du Droit international, de la Charte des Nations Unies, et représente une menace directe pour la paix et la sécurité mondiales. Nous réaffirmons l’importance du règlement diplomatique des conflits”, a-t-il déclaré.
Dans un contexte mondial instable, le Premier ministre a parallèlement souligné le rôle stratégique que doit jouer le Groupe BRICS. “Il est crucial d’accélérer l’intégration et la coopération entre nos pays pour relever les défis communs, à travers la mise en œuvre de projets conjoints dans des secteurs clés : énergie, industrie, infrastructures, technologies émergentes et innovation, notamment l’intelligence artificielle”, a-t-il indiqué.
Il a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération économique, financière et monétaire, notamment entre les Banques centrales, et de favoriser les paiements transfrontaliers en monnaies locales.
Le Dr Madbouli a enfin conclu son discours en affirmant que l’accès à un financement concessionnel et le transfert de technologies vers les pays en développement sont des conditions sine qua non pour atteindre les objectifs de développement durable.
“Le Groupe BRICS doit s’engager pleinement dans la réforme du système financier international afin qu’il réponde véritablement aux besoins des pays en développement. Il est également urgent d’améliorer les mécanismes de gestion de la dette pour garantir leur viabilité à long terme”, a-t-il conclu.