Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a tenu, ce samedi, une réunion avec le Premier ministre Dr Moustafa Madbouli et le ministre des Finances Ahmed Kouchouk, consacrée à l’examen des résultats financiers préliminaires de l’exercice 2024/2025.
Selon le porte-parole de la présidence, le chef de l’État a pris connaissance des indicateurs budgétaires qui affichent une performance jugée « remarquable, équilibrée et sans précédent », avec un excédent primaire record de 629 milliards de livres égyptiennes, soit 3,6 % du PIB, en hausse de 80 % par rapport à l’exercice précédent (350 milliards de livres).
Malgré des pressions extérieures, notamment une chute brutale de 60 % des recettes du canal de Suez par rapport aux prévisions – représentant une perte estimée à 145 milliards de livres –, le ministre des Finances a souligné que l’économie nationale a enregistré une nette amélioration globale, marquée par une progression des investissements privés, de la production industrielle et des exportations.
Des recettes fiscales en forte hausse
Le bilan fait également état d’une croissance exceptionnelle des recettes fiscales, en hausse de 35 %, un record sur les dernières années. Cette progression a été rendue possible par l’élargissement de la base d’imposition, l’adoption de mesures incitatives, la résolution amiable des litiges fiscaux et l’intégration progressive du commerce électronique dans le système fiscal.
Entre février et août 2025, l’application de la première phase des réformes fiscales a permis le règlement de 401 929 litiges fiscaux anciens, la réception de plus de 650 000 déclarations fiscales nouvelles ou amendées, et la collecte de près de 77,9 milliards de livres. Par ailleurs, plus de 104 000 contribuables de petites entreprises, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 20 millions de livres, ont bénéficié des nouvelles mesures incitatives prévues par la loi n°6 de 2025.
Des investissements sociaux accrus
Le ministre des Finances a également rappelé que l’État avait financé le traitement de plus de 80 000 cas médicaux critiques, pris en charge les cotisations d’assurance maladie des citoyens les plus démunis à hauteur de 2,3 milliards de livres, et recruté 160 000 enseignants pour combler le déficit dans le secteur éducatif, pour un coût de 4 milliards de livres. En outre, un budget de 6,25 milliards de livres a été alloué aux programmes de nutrition scolaire, garantissant des repas équilibrés aux élèves afin de lutter contre la malnutrition.
Priorité à la discipline budgétaire et à la justice sociale
Le président Al-Sissi a insisté sur la nécessité de poursuivre la consolidation budgétaire et de renforcer la discipline financière dans l’action publique, afin de soutenir la croissance et d’assurer la stabilité économique. Il a également mis l’accent sur l’importance de réduire le coût du service de la dette, tout en maintenant une politique budgétaire équilibrée.
Dans ce cadre, le chef de l’État a donné pour instructions de préserver l’excédent primaire et d’augmenter les dépenses en faveur des programmes sociaux, en particulier “Takaful et Karama”, ainsi que des secteurs de la santé et de l’éducation, de manière à alléger le fardeau pesant sur les citoyens et à renforcer la justice sociale.