A un an de l’élection présidentielle, les démocrates ont chuté de près de 30points parmi les électeurs âgés d’une vingtaine d’années lors des élections locales début avril. Le scrutin a pris l’allure d’un référendum sur les échecs de la politique économique et contre la génération qui détient aujourd’hui les pouvoirs. Il y a quatre ans, ce sont les jeunes qui ont porté au pouvoir le président progressiste sud-coréen, Moon Jae-in. Aujourd’hui, ils menacent la dernière année de son mandat de cinq ans non renouvelable, au ris–que de ramener la droite conservatrice au pouvoir.La cote de popularité de M.Moon était remontée, le 21mai, à 34%, après avoir plongé à29%, son niveau le plus bas depuis son arrivée en2017 à la Maison Bleue, siège de la présidence sud-coréenne. Le sommet, jugé réussi, du 21mai avec le président américain JoeBiden pourrait y ajouter quelques points. On est pourtant loin des 80% de soutien aumoment de sa rencontre, en septembre2018, à Pyongyang, avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.«L’une des principales raisons de cette baisse est la chute du soutien des personnes dans la ving–taine», observe Eom Gyeong-yeong, directeur de l’Institut Zeitgeist, un centre privé d’analyses poli–tiques. Les jeunes Sud-Coréens rejettent un pouvoir qui n’a pas su répondre àleurs attentes dans le domaine économique, qui ne convainc plus sur la question des valeurs et qui a échoué sur le plan des relations avec le Nord. Ce rejet explique en partie la lourde défaite des candidats du Parti démocrate (PD, formation du pré–sident) aux élections locales partielles du 7avril. Le parti majoritaire a perdu la capitale, Séoul, et la deuxième ville du pays, Busan.