L’allocation de 500 millions de dollars par le président Al-Sissi pour la reconstruction de Gaza n’était qu’une nouvelle approche de l’Etat égyptien à l’égard de ce dossier épineux. Le conflit a repris vie à Gaza- sur fond de crise de la tentative israélienne- de déplacer définitivement les propriétaires de maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem, ainsi que dans le quartier de Silwan, stéréotype appris par cœur qui rappelle comment les maisons palestiniennes ont été saisies à Jérusalem au cours des 100 dernières années.
La complicité du gouvernement israélien avec les colons n’a pas disparu, se désintéressant totalement de la colère des Palestiniens. Ces derniers ont bougé à l’intérieur des territoires occupés y compris la bande de Gaza. De Gaza, la résistance armée a commencé. La bataille du quartier de Sheikh Jarrah a éveillé toutes les tragédies du passé et du présent.
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi était à Paris. Immédiatement, il a pu lire la scène correctement. C’est pourquoi a-t-il annoncé au su et au vu du monde, l’initiative de reconstruction de la bande de Gaza et les acteurs égyptiens de calibre ont commencé à bouger pour un cessez-le-feu. Une mission réussie et l’Egypte a commencé à travailler pour maintenir ce cessez-le-feu. Le monde entier n’a pu que remercier le Caire pour ce rôle.
Le monde entier, avec en tête le parrain américain, a su qu’il était absent de la scène sans se rendre compte qu’il y a un conflit explosif au cœur du Moyen-Orient, et que les plans de nombreuses capitales mondiales visant à imposer un relâchement injuste au peuple palestinien ne pourraient pas durer longtemps. Ainsi, tout le monde s’est-il rendu compte que l’affaire n’est pas le problème de l’ouverture ou de la fermeture du terminal de Rafah, et ont reconnu la capacité d’agir de l’acteur égyptien surtout après avoir vu les drapeaux égyptiens hissés à Gaza, lors de l’arrivée du matériel et des grues. S’ajoute à cela, l’initiative égyptienne visant à unifier les factions palestiniennes. En plus, le Caire prépare une conférence internationale réunissant les bailleurs de fonds en faveur de la Palestine.
L’Egypte n’a pas abandonné la cause palestinienne depuis des décennies et a encouragé et contribué auparavant à la tenue d’une conférence internationale à Charm El-Cheikh pour aider l’économie palestinienne et reconstruire Gaza. C’était en 2009, après la guerre baptisée par Israël « Plomb durci » que les factions ont répondu par la « Guerre du Furqan ».
A l’époque, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit a assuré que la conférence a réussi à collecter 5 milliards de dollars en faveur de Gaza.
Le Caire est également intervenu dans la guerre de 2014, en concluant un cessez-le-feu entre Israël et les factions à Gaza après la guerre de cinquante jours, que l’armée d’occupation a appelée « Bordure protectrice », et que les Brigades Qassam ont répondu par « la tempête destructrice » (Al-Assf Al-Ma’koul).
Pendant de nombreuses années, les choses n’étaient pas top : Le Caire reconnaît une autorité palestinienne unifiée à Ramallah, le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza à l’été 2007. Le Caire ne se sentait pas à l’aise avec cette sorte de scission: alors des efforts égyptiens considérables ont été déployés dans l’objectif de réunifier les palestiniens et de resserrer leurs rangs.
De même, l’Egypte a cherché à remédier aux problèmes des tunnels entre Gaza et le Sinaï, d’autant plus qu’ils représentaient un danger pour la sécurité nationale égyptienne. En avril 2011, le Fatah et le Hamas ont convenu dans la capitale égyptienne de former un gouvernement d’union nationale et d’organiser des élections législatives, mais l’accord n’a pas été mis en œuvre. En mai 2012, le Fatah et le Hamas ont signé à Doha l’« Accord du Caire », sans qu’il ne soit totalement appliqué.
Les efforts de l’Egypte sont nombreux et visent constamment à sortir la cause palestinienne du tunnel obscur. Les derniers événements survenus au quartier de Sheikh Jarrah et la guerre de Gaza ont révélé à quel point l’Egypte est un vrai bol d’oxygène à la cause palestinienne. L’Egypte a pris à sa charge la reconstruction de Gaza sans les conditions israéliennes et américaines traditionnelles.
Depuis sept ans déjà, la politique égyptienne envers la cause palestinienne a beaucoup changé : c’est une politique basée sur la diplomatie, la fermeté et la clarté. L’Egypte est parvenue réellement à insuffler un souffle à la cause palestinienne, à remettre à la table des négociations la solution à deux Etats, et ce après que tout le monde a cru que la cause croupissait sous la poussière.