Comment les événements se développeront-ils en Tunisie durant la prochaine phase ? Quel est le scénario le plus probable à la fin des trente jours de délai fixé par le Président Kais Saied pour les procédures exceptionnelles adoptées ? Ce sont des interrogations auxquelles répondra Emad Eddine Hussein dans un article publié au quotidien Al Shorouk.
Le premier scénario suppose que les situations retourneront à la normale d’avant la veille du 25 juillet où Kais Saied a limogé le Gouvernement et gelé les activités du Parlement. Selon ce scénario, le Parlement poursuivrait ses séances, les députés récupéreraient leur immunité et le Gouvernement de Mechichi poursuivrait ses activités. Un calme règnerait entre le Gouvernement et le Parlement d’une part et le Président de l’autre ; jusqu’à la tenue des législatives. C’est le scénario dont rêve le mouvement Annahda. A mon avis, un tel scénario est à 0% probable. Penser que les choses retourneront comme elles étaient, est un délire (…)
Le deuxième scénario suppose que Kais Saied éliminerait la confrérie des Frères de la scène politique et débuterait une phase de « purification » pour « assécher » les ressources notamment financières des Frères. Ce scénario impliquerait des enquêtes élargies avec les cadres de la confrérie (…) C’est le scénario auquel aspirent tous les adversaires des Frères, non seulement en Tunisie mais de par le monde, notamment dans le monde arabe. Selon les prévisions, les pays étrangers ne vont pas s’ingérer ; ils attendront les évolutions puis communiqueront avec la partie au pouvoir. A mon avis, ce scénario est à 30% probable. La raison en est que, des forces régionales et internationales, ne seront pas pour l’exclusion des Frères, de crainte d’une explosion de la situation en Tunisie (…)
Quant au troisième scénario, le plus probable, il serait un amalgame entre les deux premiers scénarios. C’est-à-dire que le Gouvernement Mechichi ne sera pas de retour, les pro-Frères ne resteront pas dans leurs postes principaux et influents, le Parlement pourrait être dissous ou gelé jusqu’aux législatives anticipées (…) ce scénario serait un message clair à la confrérie pour contrôler son impulsion et accepter le fait d’être « un joueur » sur la scène tunisienne non pas « le seul » ou « le premier joueur » (…)