Parmi les joyaux du Coran, il y a des récits qui élèvent l’âme et apaisent le cœur. L’histoire du Prophète Ibrahim (Abraham), paix sur lui, et de son père est de ceux-là. Elle traverse les siècles comme un murmure de sagesse, un appel à la paix dans les relations humaines, même face à l’adversité.Lorsque le jeune Abraham, inspiré par la lumière divine, remet en question l’idolâtrie de son peuple et de sa propre famille, il le fait non par violence ni mépris, mais par la parole douce et respectueuse. Il dialogue avec son père, Āzar, dans une posture empreinte de paix intérieure et de compassion filiale. Il lui dit :« Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n’entend ni ne voit, et ne te profite en rien ? Ô mon père, il m’est venu de la science ce que tu n’as pas reçu. Suis-moi donc, je te guiderai sur une voie droite. »(Sourate Maryam, versets 42-43)Ces mots, d’une tendresse bouleversante, montrent qu’aux racines du message d’Abraham se trouve la paix – non la guerre contre l’erreur, mais la réconciliation par la vérité offerte avec douceur.Même lorsque son père le repousse durement – allant jusqu’à le menacer d’exclusion – Abraham ne riposte pas par la colère. Il répond avec une élévation d’âme qui témoigne de la grandeur de ceux qui préfèrent la paix au conflit:« Que la paix soit sur toi ! Je demanderai pardon pour toi à mon Seigneur. »(Sourate Maryam, verset 47)Par cet échange, le Coran nous offre une leçon magistrale : même en désaccord, le respect et la paix doivent être maintenus. Le croyant, à l’image d’Ibrahim, ne cède ni à la rancœur ni à la rupture violente ; il demeure un artisan de paix.Ce récit coranique s’inscrit dans une vision plus vaste, où la paix est non seulement un idéal, mais un devoir sacré. Le Coran proclame :«Et s’ils inclinent à la paix, incline-toi aussi vers elle, et place ta confiance en Dieu.»(Sourate Al-Anfal, verset 61)Le message est clair : dans toute situation, si l’autre tend la main, le croyant doit saisir cette main. La paix est plus qu’une option ; elle est une voie divine.