La psychologie s’inspire de la nature pour développer des concepts de résilience. Au travers des âges, face aux catastrophes et aux traumatismes, la nature s’est adaptée. L’ancêtre de la tortue, le Nothosaurus, un genre de lézard, pour échapper à ses prédateurs, développe peu à peu une excroissance. Celle-ci deviendra la carapace de la tortue. Grâce à elle, l’animal est mieux protégé, il peut mieux se camoufler et passer inaperçu. Bruno Humbeeck transpose ce symbole en psychologie. Explications dans Tendances Première, d’après le site https://www.rtbf.be.

Un concept inspiré par la résilience de la nature
Le syndrome de la tortue, pour Bruno Humbeeck, “est une très jolie métaphore de la résilience“. Pourquoi ? “La tortue est une carapace, c’est-à-dire que la carapace fait partie de son corps. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il y a des vaisseaux sanguins, un système nerveux qui circule derrière cette carapace. Quand on dit à un enfant ou à un adulte de s’endurcir, de mettre une carapace, on lui donne l’impression qu’il doit renoncer à la sensibilité et c’est tout à fait l’inverse. Mettre une carapace permet d’être sensible et continuer à manifester cette sensibilité, comme le font très bien les tortues“.
À l’opposé, une attitude défensive classique de protection a trop tendance à isoler celui qui l’applique.
“Le cynisme, la corrosion, le sarcasme, toutes ces manières d’être qui nous rendent apparemment insensible à ce qu’on provoque chez les autres, ce ne sont pas des outils de résilience, mais de “désilience” qui finissent par nous isoler des autres” pointe le psychopédagogue. “En imitant la tortue, on développe une manière de ne plus être atteint tout en restant sensible. Pas une façon de se couper du monde en devenant hyposensible et en utilisant la carapace comme une armure“.
L’éloge de la lenteur
À l’opposé d’autres créatures du monde animal qui ont sublimé leurs capacités de fuite, la tortue est capable d’affronter les aléas en toute tranquillité. Elle représente souvent une forme de sagesse à considérer.
“Tous ceux qui ont à un moment donné ont dû faire preuve de résilience savent que pour tisser une vie, il faut du temps. Et la tortue, sa lenteur me plaît, parce qu’effectivement, elle est lente car elle n’a plus besoin de fuir, parce qu’elle est sensible à ce qui se passe dans son environnement, mais elle s’en protège” nuance Bruno Humbeeck.
Se glisser dans sa carapace pour y épanouir sa sensibilité, voilà donc tout le principe du syndrome de la tortue qu’adultes et enfants ont le droit de suivre. Avoir une carapace doit être considéré uniquement dans ce sens.