Le tahtib est une sorte d’art martial dont l’apparition est estimée à plus de 2600 ans avant J.C. Avec le temps, il est devenu un jeu festif, maîtrisé par les pharaons qui ont fini par le considérer comme une danse traditionnelle.
Les origines du tahtib remontent à l’Égypte pharaonique. Les gestes de tahtib sont gravés sur les murs des tombes dans la nécropole de Bani Hassan, sur la rive orientale du Nil dans le gouvernorat de Ménia. Ce sont des gravures qui présentent le tahtib parmi d’autres activités sportives, mettant en scène des instructeurs et leurs jeunes élèves. Le mot tahtib est dérivé de l’arabe ‘’hatab’’ qui signifie le bois de chauffage. Il est devenu à la fois une danse chorégraphique, une activité sportive et une distraction festive.
Selon le site tahtib.com, il existe d’innombrables traces de tahtib, entre gravures et dessins laissés sur les parois des tombes de l’ancienne Égypte, depuis l’Ancien Empire. Les gestes du tahtib sont connus depuis plus de 2600 ans avant J.C, comme l’a précisé l’illustre égyptologue Zahi Hawass grâce à ses fouilles dans la région d’Abousir. A la même époque, une autre forme de combat apparaît, celle du bâton court avec des gestes différents de ceux du tahtib. Les représentations du tahtib se sont poursuivies même dans le Nouvel Empire, comme on peut le voir sur les murs des tombes à Louxor et celles de Saqqarah.
A cette époque, le tahtib devient aussi démonstratif, avec des pas et des gestes rythmés. On y voit une claire intention festive pour les spectateurs comme c’est encore le cas aujourd’hui en Haute-Égypte. Selon l’Unesco, le tahtib est un jeu en bâton qui se joue particulièrement pendant les fêtes de mariage et les mawalid. Il s’agit d’un jeu masculin aux règles strictes. Il consiste en un échange bref et non violent entre deux hommes qui manient chacun un long bâton sur un fond de musique traditionnelle. La musique y occupe une place centrale : mizmar et ṭaṭ bla accompagnent les joueurs, les encouragent, les retiennent. Ce jeu requiert une totale maîtrise. Les praticiens sont des hommes, jeunes et âgés, majoritairement issus des communautés appartenant à la Haute-Égypte.
Auparavant, le bâton était utilisé au quotidien par les habitants dans les ruelles et est considéré comme un symbole de virilité. Les règles du jeu reposent sur des valeurs telles que le respect mutuel, l’amitié, le courage, la force, la courtoisie et la fierté. Le tahtib est pratiqué dans des contextes sociaux publics et privés et d’habitude, il est joué devant un public.
Des compétitions sont parfois organisées pour encourager les nouveaux joueurs ainsi que des sessions de tahtib auxquelles participent différents gouvernorats et qui peuvent s’étendre sur presque une semaine. L’élément est transmis au sein des familles, entre voisins et à tout individu désireux d’apprendre.
Les compétences acquises donnent confiance aux participants et le fait de se produire devant leur communauté leur procure un sentiment de fierté. Le jeu contribue également à renforcer les liens familiaux et favorise de bonnes relations entre les communautés. Rappelons que le jeu de tahtib est classé au Patrimoine culturel immatériel (PCI)