Les fleuves et les voies d’eau revêtent une grande importance et sont redevenus à présent – plus que jamais – un mode de transport moderne qui permet de présenter des solutions durables, aussi bien sur le plan économique qu’écologique.Permettant un transport massifié des marchandises, sur différents plans, l’Etat accorde un intérêt accru au transport f luvial, d’autant plus que l’Egypte possède plusieurs voies garantissant des avantages économiques.


Le ministère des Transports a récemment adopté une stratégie, s’efforçant de maximiser les avantages du transport fluvial, en raison de son importance pour économiser temps et argent, en comparaison à d’autres modes de transport. Il s’avère également avoir la capacité de transporter massivement, autrement dit, de transporter de grandes quantités de marchandises, ce qui allège la pression sur les routes et réduit la pollution, étant donné qu’il a la capacité de transporter de grandes quantités de conteneurs équivalant au chargement de centaines de gros camions.
Par son empreinte environnementale d’ores et déjà inférieure à celle des autres modes de transport, le transport fluvial apparaît alors comme l’un des leviers à renforcer, pour participer à la transition énergétique, puisque les plus grands navires fluviaux peuvent transporter l’équivalent de plus d’une centaine de camions. De surcroît, le transport fluvial permet de créer le lien avec les pays africains, en particulier les pays enclavés et les pays du Bassin du Nil. Ce qui a poussé le ministère des Transports à allouer 4 milliards de LE pour les projets de transport fluvial. Une loi a été promulguée pour réorganiser l’Autorité générale du transport fluvial. La loi numéro 167 de 2022, vise à parvenir à une réglementation unifiée, stricte et disciplinée de tout ce qui concerne le transport fluvial, d’une façon permettant de régler le caractère aléatoire de la réglementation et le conflit de spécialisations entre les différents départements du pays. Cela est faisable à travers l’intervention de l’Autorité générale des transports fluviaux qui assumerait les compétences de chacun des départements de la navigation intérieure dans les gouvernorats, dans le but de délivrer les licences de navigation pour les unités fluviales non-motorisées, les flotteurs fixes, les “dahabiyas” et les équipages y travaillant. Il s’agit également d’adopter les mesures nécessaires pour la protection du Nil et l’octroi de licences aux postes d’amarrage et aux ports fluviaux sur le Nil et ses branches de navigation.
C’est dans cette perspective que le ministère des Transports a développé la voie de navigation Le Caire-Assouan. En outre, la suppression des goulots d’étranglement de navigation a été achevée à des distances allant du kilomètre 8 au km 70 (voie Assouan – Kalabcha) et du km 615 au km 885 (Nazlat Al-Awamer – El-Saf). Le quai fluvial est en cours de développement au port de Wadi Halfa au Soudan, et le système d’infrastructure d’information sur le Nil (RIS) est également en cours d’établissement.
La voie de navigation Le Caire-Ismaïliya a été développée, et la suppression des goulots d’étranglement de navigation dans le Canal d’Ismaïliya a été achevée sur la distance du km zéro au km 50 (Al-Mazallat – Belbeis), outre le développement de 2 ponts et leur conversion de ponts fixes en ponts mobiles (Mostorod – Abou Zaabal) avec des investissements d’un coût estimé à 50 millions de LE.
La voie de navigation Le Caire-Alexandrie a été à son tour développée, à travers les canaux Al-Beheiry et de Noubariya, en passant par une écluse de 100 km à 120 km, pour permettre une navigation en toute sécurité. L’Egypte a en fait signé des accords avec plusieurs pays africains – le Soudan en tête – pour améliorer le transport fluvial et augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, en plus du projet de liaison avec les pays du Bassin du Nil à travers le projet de la voie de navigation entre le lac Victoria et la mer Méditerranée (VICMED).
Le ministre des Transports a estimé que ledit projet représentera l’épine dorsale des projets de transport régional futur, en intégration avec les autoroutes et les chemins de fer.