


Devant de grands métiers à tisser en bois disposés dans des cellules en briques crues couvertes de coupoles, des doigts d’or passent dessus, imprégnés du sens égyptien authentique, loin de l’affectation et du mensonge. Des fils de différentes couleurs s’entrelacent étroitement, se croisant dans le sens de la longueur et de la largeur, inspirés par la nature, pour tisser de luxueux tapis faits main, fabriqués par des mains qui les aiment et qui y sont attachées.




Les habitants du village d’Al-Harrania, affilié au centre et à la ville d’Abu Al-Nomros, au sud du gouvernorat de Guizeh , hommes, femmes et enfants, passent leur journée à chouchouter les cordes et les fils du tapis avec leur sens profond de la nature, laissant libre cours à leur imagination et à leur créativité pour tisser des peintures et des chefs-d’œuvre artistiques avec des fils de coton et de laine qui imitent la nature.
“Chaque enfant naît avec une énergie créatrice… et tout ce que nous avons à faire est de ne pas interférer pour qu’il puisse produire ses peintures artistiques avec son innocence et sa nature innées.” C’est une vision à laquelle croyait feu l’architecte Ramses Wissa Wassef, jusqu’à ce que la créativité des habitants du village d’Al-Harraniya trouve son chemin vers le monde au cours de plus de 70 ans.
Dans les années 1950, il décide de créer un petit artiste dans chaque maison d’Al-Harraniya, faisant de la nature et de la verdure une source d’inspiration illimitée, pour faire revivre un artisanat menacé d’extinction. Il leur a enseigné le tissage de la laine et du coton, l’art du batik, la poterie et la peinture sur verre. Il leur a inculqué la confiance en eux, la capacité de créer et d’exprimer leur personnalité dans leurs œuvres d’art.




Il tenait à ce que le travail soit rémunéré pour contribuer à les soutenir et à assurer une vie décente à leurs familles. Jusqu’à ce que leurs idées mûrissent en œuvres d’art qui expriment leur culture et leur simplicité dans un style expressif distinctif, sans autre mur que le ciel.