Clin d’œil
Par : Samir Abdel Ghany
A chaque instant, on découvre que sans les autres, pas de bonheur possible. Contrairement aux invitations à l’autosuffisance, l’interdépendance est la seule manière d’être vraiment heureux. Seuls ces liens avec autrui nous font vivre. La solidarité est l’adresse qui caractérise l’artiste Georges Bahgouri. Et cela se traduit lorsque son directeur Mazen Al-Chazly m’a réveillé en me demandant le nom de l’hôpital où notre critique, écrivain et artiste visuel, Ezz El-Din Naguib, était hospitalisé. J’ai dit à l’hôpital Al-Ganzouri, alors il a emmené l’oncle Georges et s’y est rendu, à condition que je les suive après peu de temps.
Mais nous avons été surpris de savoir qu’il a quitté cet hôpital pour un autre à Héliopolis. Nous avons décidé de lui rendre alors visite un autre jour parce que notre grandissime Georges ne pouvait faire qu’un seul trajet par jour.
Ce geste de soutien et d’attention de la part de notre nonagénaire accordé à son ami octogénaire montre à quel point l’Egypte est riche par ses humains créateurs. Ce qui nous rappelle toujours de ce qu’a écrit la plasticienne Iman Khattab « l’Egypte demeurera la belle des belles avec ses gestes d’affection au long des époques ». Comme c’est cité dans la chanson. Découvrons alors qui est notre célèbre artiste dans ses quelques lignes.
Le grand artiste et critique Ezz El-Din Naguib est considéré comme l’une des figures culturelles et artistiques qui ont caractérisé la seconde moitié du XXe siècle en Égypte et jusqu’à aujourd’hui.
Il n’est pas seulement un artiste ou un critique qui a seulement un œil vif qui pénètre dans la profondeur du travail artistique. C’est plutôt un écrivain avec un style particulier et un langage précis, correct et sobre. Il possède une imagerie descriptive plus proche de la poésie. En plus de tout cela, c’est un courageux combattant patriotique qui recherche toujours la « liberté » dans sa forme absolue dans l’art ou dans la vie publique. Il a toujours été le lien entre l’art et la société, mettant en lumière les artisans qualifiés considérés comme la façade culturelle et l’origine de l’Égypte.
Quand Ezz El-Din Naguib écrit sur la critique d’art, on reste bouche bée. On ne peut qu’admirer ce travail d’analyse qui n’a d’égal que le travail artistique lui-même dans son importance. Moi-même, j’en tire particulièrement des leçons. De tout mon cœur, je souhaite à notre grand critique et intellectuel un prompt rétablissement.
Le célèbre Georges El Bahgouri a dit de lui qu’il est l’une des grandes stars du monde de la critique d’art. Ses écrits sont des textes créatifs aussi beaux que des œuvres plastiques. En plus, il est l’un des gardiens importants du mouvement plastique. Sur le plan humain, c’est un héros populaire qui mérite d’être immortalisé.
