Par Marwa Mourad
France 2 vous emmène en Egypte, où la majeure partie du paysage désertique allie nature vierge et histoire ancienne. Une beauté naturelle époustouflante.

À 400 km du Caire, à l’extrémité est du Sahara, le paysage ressemble à la carte postale d’une autre planète. Un désert comme nul autre : il est blanc comme neige avec ses curieuses sculptures de calcaires. “Ça, c’est ce qu’on appelle la zone des champignons, plus loin les pierres ressemblent à des poulets, des chevaux, des chiens…“, décrit le guide Hussein Zidenne. Il y a 50 millions d’années, le Sahara égyptien était sous l’océan. Avec la sécheresse, seul le calcaire est resté, donnant au site de sa couleur immaculée. Il reste aujourd’hui des traces de ce passé marin, comme le raconte ce bédouin. “Là, on peut voir des fossiles de la mer, celui-ci a une forme cylindrique, comme un corail. Là, c’est un coquillage“, explique Ahmed Abdelsayed, guide.
Du noir au vert
Après une nuit en bivouac, les visiteurs reprennent la route vers une autre surprise de la nature : un désert noir, de la couleur du basalte car les petites montagnes sont d’anciens volcans, d’un lointain passé de l’Egypte. “Ça, c’est des restes de la lave, refroidie, composés de fer et de basalte. Si on les casse comme ça, on voit que ça brille“, commente le guide Mohamed Safieldin.
Ces déserts renferment aussi d’étonnants trésors. Sous le sable, se trouve la grotte de Jarrah. Il y a des millions d’années, l’écoulement de l’eau a sculpté dans le calcaire d’imposantes stalactites. Un autre trésor est l’eau présente sous le sable qui donne vie à de fertiles oasis.
Quand l’île de Ré rencontre l’Egypte
De retour d’Egypte, Nathalie Marieau a échangé le sel de Ré contre celui du désert blanc. Une rencontre symbolique entre deux mondes salins.
Sur le port de Saint-Martin-de-Ré, un vent d’ailleurs souffle dans les allées de l’Épicerie de l’île. À sa tête, Nathalie Marieau revient d’un voyage pas comme les autres, les valises pleines de souvenirs et… de cristaux. Tout commence par un concours lancé par Terre Exotique, son fournisseur d’épices. À la clé : une immersion au cœur du désert blanc égyptien à la découverte d’un sel rare. « Cette étendue irréelle de sable et de lumière, c’était magnifique… »
Là-bas, elle rencontre Hélal, dernier héritier d’un savoir ancestral transmis de père en fils. Ce Bédouin connaît le désert comme sa poche. Sous ses pieds, caché sous plusieurs centimètres de sable, repose un trésor millénaire : le givre de sel, né d’une mer disparue il y a 70 millions d’années. « Pour lui, il suffit de taper du pied et le sel affleure, c’est impressionnant », raconte Nathalie Marieau.
Dans un geste symbolique, elle lui tend une boîte de sel de la coopérative de l’île de Ré. En échange, Hélal lui offre une poignée de ses cristaux étincelants. « Un petit clin d’œil entre nos deux territoires salés », sourit-elle.
Le sel égyptien, ultra-cristallin, presque translucide, n’a pas le grain charnu et grisâtre du sel tiré des marais de l’île de Ré. Il est aérien, mais à le même goût. « Sa texture fait de lui un bijou pour les chefs, une touche finale parfaite pour sublimer un plat, explique Erwann de Kerros, fondateur de Terre Exotique et collaborateur de longue date d’Hélal. C’est une ressource rare, que seuls quelques initiés connaissent. »