De loin, le paysage infini de panneaux solaires qui s’étendent à perte de vue, peut facilement être confondu avec des cultures sur le point d’être récoltées. Mais ici, dans le désert du sud de l’Égypte, les ouvriers ont cultivé un autre bien précieux : l’électricité.
Une fois que le soleil a frappé les panneaux solaires photovoltaïques, une charge thermique génère de l’électricité qui est acheminée vers quatre centrales électriques appartenant au gouvernement et distribuant de l’énergie sur le réseau national égyptien.
Ce projet s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Etat pour accroître la production d’énergie renouvelable. Avec un ensoleillement quasi permanent et les côtes venteuses de la mer Rouge, les experts estiment que l’Égypte est bien placée pour passer au vert.
Pourtant, c’est aussi un pays en développement qui, comme beaucoup d’autres, doit faire face à des obstacles pour passer au vert. Une grande partie de son infrastructure dépend des combustibles fossiles pour alimenter cette nation de quelque 104 millions d’habitants.
La ferme de panneaux solaires, projet phare de l’Égypte baptisé Benban, du nom d’un village local, place le pays à l’avant-garde du continent africain en matière d’énergies renouvelables. Mais des questions subsistent quant à la stratégie à long terme de l’Égypte en matière d’énergie verte, et quant à savoir si les incitations sont suffisantes pour que le gouvernement, à court d’argent, fournisse 42% de l’électricité du pays à partir de ressources renouvelables d’ici 2035, comme il l’a annoncé.
Karim El-Gendy, expert de Chatham House spécialisé dans la durabilité urbaine et la politique climatique, estime que l’Égypte n’a pas atteint son objectif de produire 20% de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2022. Le chiffre actuel est plus proche de 10%, selon l’Agence internationale de l’énergie. (…)
En tant qu’hôte de la COP 27, l’Égypte a déclaré qu’elle ferait pression sur les autres nations pour qu’elles mettent en œuvre les promesses climatiques faites lors des conférences précédentes. L’Égypte a promis d’atténuer et de limiter l’augmentation de ses émissions dans les principaux secteurs polluants, tels que l’électricité et les transports.
L’utilisation du gaz naturel a également été utile, car elle a permis à l’Égypte d’abandonner la combustion du charbon et du pétrole, des industries beaucoup plus polluantes, mais le gaz reste néanmoins un combustible fossile.