Futur hôte de la 27e conférence internationale sur le climat, l’Egypte peut exploiter les opportunités offertes par la crise russoukrainienne, ses ressources et sa position géographique pour devenir une plateforme mondiale de l’énergie et un leader dans les énergies renouvelables. Avec ses 2 222 milliards de mètres cubes de gaz naturel enfoui dans son sous-sol, l’Egypte est l’un des pays les plus importants d’Afrique, en matière de réserves prouvées de gaz en 2021. Depuis les récentes tensions entre les pays européens et la Russie, le gaz naturel égyptien fait l’objet de nombreuses convoitises et le pays des pharaons peut devenir l’un des principaux exportateurs du continent et du monde. L’Europe cherche en effet à diversifier ses sources d’approvisionnement pour sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie en termes d’énergie.
Le gaz naturel égyptien et le positionnement géographique du pays font qu’il semble être l’une des meilleures options de remplacement pour les Européens. Par ailleurs, outre le gaz naturel et les possibilités offertes par ce dernier, les autorités égyptiennes veulent aussi miser sur la production d’hydrogène pour répondre à la demande européenne, ainsi qu’à l’appel mondial de passer aux énergies plus propres. Le pays ambitionne de devenir un grand producteur d’hydrogène et se dote déjà des moyens de son ambition.Selon Oil Price, le gouvernement égyptien évalue actuellement ses options pour mettre en place une stratégie hydrogène d’une valeur de 40 milliards de dollars, en 2022. La stratégie égyptienne a déjà reçu le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). La BERD a en effet signé un protocole d’accord avec le gouvernement égyptien afin de mettre en place un cadre d’évaluation du potentiel des chaînes d’approvisionnement en hydrogène à faible émission de carbone. L’initiative entraînera une capacité de production de 1 400 MW, d’ici 2030.
En plus de cette stratégie soutenue par la BERD, l’Egypte a alloué plusieurs nouveaux périmètres au sein de la zone économique du Canal de Suez, à la production d’hydrogène vert. En mars 2022, la compagnie maritime, Maersk, avait annoncé avoir signé un accord avec les autorités égyptiennes pour la production d’hydrogène vert dans la zone économique du Canal de suez (SCZone).
L’Egypte et l’UE s’attellent également à la mise en place d’un partenariat méditerranéen pour l’hydrogène vert, axé sur le commerce de l’hydrogène. Le pays jouerait un rôle central dans la garantie des approvisionnements pour l’Europe et d’autres régions, agissant ainsi comme une plaque tournante de l’énergie.