- L’industrie égyptienne séduit les titans de l’Industrie asiatique
Dans le vaste échiquier de l’économie mondiale, l’Égypte avance ses pièces avec une vision stratégique : ériger l’industrie en pilier de sa renaissance économique et faire de la localisation des productions un levier de souveraineté et de prospérité.
Ce choix n’est ni fortuit, ni isolé ; il s’inscrit dans une logique d’ouverture maîtrisée, où la coopération industrielle se nourrit de complémentarité, d’innovation et de bénéfice mutuel. Des rives du Nil aux rivages de la mer Rouge, l’Égypte tisse ainsi un réseau de partenariats qui transcende les frontières, s’alliant aux titans asiatiques tels que la Chine et le Japon, mais aussi aux nations sœurs du continent africain et du monde arabe. Ce maillage patient et ambitieux n’est pas une simple juxtaposition d’accords : il est le reflet d’une volonté ferme de partager savoir-faire, technologies et opportunités, tout en consolidant les fondations d’un développement durable et inclusif. Car, dans cette ère de compétition féroce et d’interdépendances croissantes, l’Égypte entend affirmer sa place non pas comme suiveur, mais comme acteur incontournable d’une industrialisation concertée, capable de transformer les défis en tremplins et les partenariats en moteurs d’avenir.
Égypte – Chine : Nouveau Complexe industriel à Suez
Le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, a récemment assisté, au siège du gouvernement dans la nouvelle capitale administrative, à la signature du contrat de création du nouveau complexe industriel du groupe chinois Sailun, spécialisé dans la fabrication de pneus pour véhicules de toutes catégories. La cérémonie s’est tenue en présence de l’ingénieur Kamel El-Wazir, vice-Premier ministre chargé du développement industriel et ministre de l’Industrie et des Transports, ainsi que de Walid Gamal Eddine, président de l’Autorité de la zone économique du Canal de Suez. Le contrat a été signé par M. Tsao Hui, directeur exécutif de Teda Egypt, et M. Shi Shaohong, président du groupe Sailun.
Un projet pharaonique
sur trois phases
Le projet, qui sera développé sur trois phases, occupera une superficie de 350.000 m² dans la zone industrielle intégrée de Teda Egypt à Al-Sokhna, avec un investissement total d’environ un milliard de dollars (environ 50 milliards de livres égyptiennes).
La phase initiale, prévue pour 2026, produira 3 millions de pneus pour voitures particulières et 600.000 pneus pour camions et bus, tandis que la production totale sur l’ensemble du projet devrait dépasser 10 millions de pneus par an.
Le complexe vise à répondre aux besoins du marché local tout en permettant l’exportation vers l’international.
Stratégie nationale de localisation de l’industrie automobile
Le Premier ministre a souligné que l’Égypte poursuit sa stratégie ambitieuse de localisation de l’industrie automobile et de ses chaînes de valeur associées, saluant les efforts de promotion de la zone économique du Canal de Suez pour attirer des investissements dans ce secteur clé. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les secteurs public et privé afin de positionner l’Égypte comme leader régional dans l’industrie automobile, et a rappelé le rôle des projets nationaux d’infrastructures, notamment les routes, tunnels et ports, pour faciliter l’investissement et connecter la production aux marchés internationaux.
Création de clusters industriels
et transfert de technologie
Pour sa part, Walid Gamal Eddine a indiqué que ce projet constitue un pilier de la stratégie nationale de localisation de l’industrie automobile, avec la création de clusters industriels intégrés pour développer la production locale et ses chaînes de valeur. Il a précisé que les récentes missions de promotion en Chine ont inclus des visites sur sites et des rencontres avec les principaux fabricants de véhicules et composants, notamment dans le secteur des véhicules électriques et de leurs batteries, afin de s’approprier les technologies modernes et de planifier les besoins complets pour les projets similaires.
Sailun : Un géant chinois
au service de l’Égypte
Le groupe Sailun, l’un des plus grands acteurs industriels chinois dans le secteur des pneus, possède déjà des usines en Chine et au Vietnam avec une capacité annuelle totale de plus de 26,6 millions de pneus TBR, 88 millions de pneus PCR et 310.000 tonnes de pneus OTR, et dispose d’un réseau logistique couvrant plus de 180 pays. Le nouveau complexe en Égypte sera ainsi une base régionale centrale pour desservir le marché local et les pays voisins.
L’Égypte et l’Asie
main dans la main
L’Égypte renforce et diversifie ses relations industrielles avec plusieurs pays asiatiques, dans le cadre d’une stratégie nationale visant à attirer des investissements étrangers, moderniser ses infrastructures industrielles et stimuler l’innovation technologique. Cette coopération couvre des secteurs clés tels que l’automobile, l’électronique, les appareils électroménagers et l’énergie verte, tout en favorisant le transfert de savoir-faire et le développement des compétences locales. Les projets communs visent également à créer des milliers d’emplois qualifiés, à dynamiser la production nationale et à positionner l’Égypte comme un hub industriel et logistique majeur pour la région, renforçant ainsi son rôle stratégique sur les marchés internationaux et contribuant à une croissance économique durable.
Des investissements japonais
dopent l’industrie égyptienne
Le vice-Premier ministre chargé du développement industriel et ministre de l’Industrie et des Transports, l’ing. Kamel El-Wazir, a reçu l’ambassadeur du Japon au Caire, M. Fumio Iwai, pour faire le point sur l’état d’avancement des projets communs et discuter des perspectives de coopération future dans les secteurs du transport et de l’industrie. La rencontre s’est tenue en présence de hauts responsables égyptiens, dont l’ing. Wagdy Radwan, vice-ministre des Transports chargé des voies ferrées et du métro électrique, ainsi que du Lt. Gen. Ashraf El-Louzy et du Lt. Gen. Tarek Gouilly, responsables des entreprises publiques de transport.
Projets phares en cours
Lors de l’entretien, El-Wazir a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et a salué la coopération fructueuse dans plusieurs projets, en particulier la phase I de la quatrième ligne de métro, qui s’étend de la ville du Six Octobre jusqu’à Fostat sur 19 km avec 17 stations.
L’ambassadeur japonais a exprimé sa satisfaction quant au partenariat bilatéral et l’intérêt croissant des entreprises japonaises pour investir en Égypte, attirées par le climat favorable aux affaires.
Développement de la formation technique et professionnelle
Les discussions ont également porté sur le renforcement des liens entre les entreprises égyptiennes et japonaises, notamment dans le secteur des appareils électroménagers, et sur le protocole signé entre l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et les autorités égyptiennes pour développer la formation professionnelle et technique, afin de fournir une main-d’œuvre qualifiée dans les domaines de l’électronique et des technologies d’énergie verte.
Les étudiants pourront ainsi bénéficier d’une formation pratique au sein des usines japonaises en Égypte, en complément des cours théoriques.
Stimuler l’industrie automobile
En outre, le programme de stimulation de la production automobile a été abordé, avec un accent sur ses bénéfices pour l’État, les fabricants et les consommateurs, en particulier pour les entreprises japonaises comme Nissan.
Etat d’avancement du métro :
Phase I et perspectives
Concernant le métro, la phase I de la ligne IV comprendra 23 trains fournis par Mitsubishi, dont le premier train arrivera en mai 2026, les autres suivront selon le calendrier prévu. La phase II, actuellement en étude, s’étendra sur 31,8 km avec 21 stations, reliant Fostat à la zone du centre de transport du complexe administratif, et permettra des correspondances avec la ligne VI et le monorail Est du Nil. Des études sont également prévues pour les phases III et IV, afin de desservir les zones à forte densité et d’assurer la liaison avec le futur train léger LRT reliant Adly Mansour, le Dix Ramadan et la Nouvelle capitale administrative.
Un partenariat stratégique
pour l’avenir
Cette rencontre reflète l’engagement des deux pays à consolider leur coopération industrielle et ferroviaire, en soutenant le développement des infrastructures et en favorisant l’investissement japonais en Égypte.