Dans le vaste échiquier de l’économie mondiale, l’Égypte avance ses pièces avec une vision stratégique : ériger l’industrie en pilier de sa renaissance économique et faire de la localisation des productions un levier de souveraineté et de prospérité. Ce choix n’est ni fortuit ni isolé ; il s’inscrit dans une logique d’ouverture maîtrisée, où la coopération industrielle se nourrit de complémentarité, d’innovation et de bénéfices partagés.
Des rives du Nil aux rivages de la mer Rouge, l’Égypte tisse un réseau de partenariats qui transcende les frontières, s’alliant aux titans asiatiques tels que la Chine et le Japon, mais également en renforçant ses liens avec les nations sœurs du continent africain et du monde arabe. Cette coopération régionale, enracinée dans l’histoire et dans la proximité culturelle, devient un socle solide pour bâtir un avenir commun fondé sur l’échange, la solidarité et la prospérité partagée.
Ce maillage patient et ambitieux n’est pas une simple juxtaposition d’accords : il incarne la volonté ferme de partager savoir-faire, technologies et opportunités, tout en consolidant les fondations d’un développement durable et inclusif. Car, dans cette ère de compétition féroce et d’interdépendances croissantes, l’Égypte entend affirmer sa place non comme suiveur, mais comme acteur incontournable d’une industrialisation concertée, capable de transformer les défis en tremplins et les partenariats en moteurs d’avenir.
L’Égypte et la Côte d’Ivoire resserrent leurs liens
Dans la capitale administrative égyptienne, le vice-Premier ministre chargé du développement industriel, ministre de l’Industrie et des Transports, le général-ingénieur Kamel El-Wazir, a reçu jeudi M. Adom Kacou Houadja Léon, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur. Au cœur de cette rencontre : la volonté commune de hisser la coopération entre l’Égypte et la Côte d’Ivoire à un niveau inédit, notamment dans les secteurs de l’industrie et du transport.
Dès l’ouverture des discussions, le ministre égyptien a rappelé l’orientation donnée par le président Abdel Fattah Al-Sissi : intensifier la coopération avec les nations africaines et partager l’expérience de l’Égypte dans son développement urbain et infrastructurel. « Nous avons créé une direction au sein du ministère spécifiquement dédiée au renforcement du partenariat avec nos frères africains », a-t-il souligné, insistant sur l’importance stratégique d’un rapprochement durable avec la Côte d’Ivoire.
Kamel El-Wazir a par ailleurs annoncé son intention de se rendre prochainement à Abidjan, à la tête d’une délégation regroupant entreprises nationales spécialisées dans les infrastructures et investisseurs égyptiens, afin d’explorer de nouvelles perspectives de collaboration. Routes, ports, chemins de fer, zones logistiques, aéroports : autant de domaines dans lesquels les compagnies égyptiennes affirment pouvoir intervenir « aux standards de qualité les plus élevés, dans les délais impartis et à des coûts compétitifs ».
Le ministre a aussi mis l’accent sur la nécessité de développer des zones logistiques communes pour fluidifier les échanges commerciaux, et de bâtir un véritable tissu industriel partagé grâce à la création d’usines en Côte d’Ivoire. Ces unités pourraient valoriser les matières premières locales – notamment le caoutchouc et les produits agricoles – en s’appuyant sur le savoir-faire industriel égyptien.
Pour sa part, le ministre ivoirien a exprimé sa profonde satisfaction devant les avancées observées en Égypte, qu’il a qualifiées « d’extraordinaires ». Il a réaffirmé l’intérêt majeur que son pays accorde à l’intensification du partenariat bilatéral, citant les secteurs de l’infrastructure, de l’industrie, de l’aviation, de l’agriculture, de l’extraction minière et surtout de la formation des ressources humaines ivoiriennes en Égypte. « L’Égypte est une nation pionnière, dotée de capacités immenses. Nous souhaitons nous inspirer de cette expérience et renforcer nos liens », a-t-il déclaré.
Le ministre ivoirien a également salué la réussite des entreprises égyptiennes, comme Arab Contractors et Rowad Modern Engineering, déjà actives en Côte d’Ivoire, ainsi que les efforts continus de l’Égypte pour former des cadres ivoiriens dans différents centres spécialisés. Il a enfin annoncé qu’une invitation officielle serait adressée dans les prochains jours au ministre égyptien pour sa visite en Côte d’Ivoire.
Cette rencontre traduit la volonté commune des deux pays de transformer leurs relations en un partenariat stratégique à long terme, s’appuyant sur des projets concrets et une complémentarité économique forte. Dans un continent en pleine mutation, l’axe Le Caire-Abidjan illustre une ambition partagée : celle d’une Afrique intégrée, solidaire et maîtresse de son destin.
Égypte–Jordanie : Un souffle nouveau de coopération industrielle et énergétique
Réunis sous l’égide de la haute commission conjointe, les ministres égyptiens et jordaniens ont affirmé avec une voix unanime leur volonté de renforcer la coopération entre les deux pays dans une multitude de domaines. L’esprit qui a marqué cette rencontre est celui d’une ambition partagée : faire de l’intégration industrielle, de l’énergie et du transport des leviers de prospérité commune.
Du côté égyptien, la délégation conduite par des figures majeures des secteurs de l’industrie, de l’énergie, des finances et du développement, a insisté sur l’importance des projets conjoints, qu’il s’agisse de l’essor des industries complémentaires, du transport terrestre ou du transit vers des pays tiers. L’accent a également été mis sur la société du pont arabe, symbole d’un partenariat logistique et commercial appelé à s’amplifier.
La ministre égyptienne du Plan et de la Coopération internationale a souligné la valeur d’un dialogue constant, aussi bien sur le plan bilatéral que dans les arènes régionales et internationales. Selon elle, les défis actuels, qu’ils soient économiques ou environnementaux, ne peuvent se relever qu’en conjuguant les forces. Elle a salué la dynamique déjà amorcée qui a permis des résultats tangibles, tout en insistant sur les nombreuses opportunités encore à saisir.
Parmi les axes phares, l’énergie occupe une place centrale. Le ministre égyptien de l’Électricité et des Énergies renouvelables a rappelé les bénéfices du raccordement électrique entre les deux pays, projet en cours de renforcement, destiné à atteindre une capacité de 2000 mégawatts. Ce partenariat énergétique ne se limite pas aux besoins bilatéraux : il ouvre des perspectives régionales, offrant aux pays voisins un modèle de coopération technique et solidaire.
Le ministre égyptien des Finances a, quant à lui, insisté sur la nécessité de multiplier les échanges d’expertise, tandis que son homologue jordanien de l’Industrie et du Commerce a mis en lumière les perspectives d’investissement et le dynamisme des foires commerciales à venir. Tous deux ont vu dans ces initiatives la promesse d’un tissu économique plus dense et plus intégré.
La coopération s’est également étendue aux domaines du travail et du développement local. La Jordanie a rappelé son ouverture à la main-d’œuvre égyptienne, facilitant son intégration et régularisant ses conditions. Dans le même temps, les responsables jordaniens de l’énergie et de l’administration locale ont salué l’expérience égyptienne dans le gaz, le transport maritime et le développement urbain, soulignant l’importance de la transférer et de la partager.
Ce dialogue nourri, ponctué par la signature de plusieurs accords, dépasse la simple rhétorique diplomatique. Il traduit la conviction profonde que l’avenir des deux pays se joue aussi dans leur capacité à conjuguer leurs forces, à construire des ponts tangibles et durables entre leurs économies et leurs sociétés. L’Égypte et la Jordanie, par ce maillage patient d’initiatives industrielles et énergétiques, affirment leur volonté commune de transformer la coopération en moteur d’un développement mutuel, inclusif et pérenne.
